Entretien avec Régis Chambert : AEV : "La commission zéro est une vraie opportunité"

Justifier auprès des entreprises les coûts à supporter.
Pas de doute pour Régis Chambert, directeur général d'American Express Voyages d'Affaires (AEV), la suppression des commissions n'est que le début d'une nouvelle ère. "C'est une vraie opportunité pour une profession qui était mal reconnue. Maintenant que nos coûts vont apparaître, nous allons pouvoir démontrer notre valeur ajoutée. La gestion d'une transaction ne représente que 3% des dépenses voyages d'une entreprise. A nous donc de les aider à mieux contrôler les coûts liés aux déplacements." Exemple : choisir un hôtel suffisamment proche d'un lieu de rendez-vous pour éviter de payer un taxi. "Les outils de reporting que nous développons depuis trois ans vont aider à la gestion des déplacements", affirme Régis Chambert. Autre révolution : le développement des réservations en ligne. "Elles représentent actuellement 4,5% des transactions, souligne le dirigeant. Fin décembre 2005, nous espérons atteindre 20% et 30% un an plus tard." Il faut dire que le gain de productivité est énorme. "Trois transactions en ligne équivalent à une transaction par téléphone." Il ajoute : "Avec un taux de 12%, les PME s'y mettent beaucoup plus vite. Les grands comptes ont besoin d'outils spécifiques et de sensibiliser leurs collaborateurs." Evidemment, cela va entraîner des bouleversements dans l'organisation de l'entreprise qui devra alors développer sa "capacité à mieux conseiller le client". Pour le moment, chez AEV, on dépense une "énergie folle et nécessaire" à convaincre les clients de ne pas se tourner vers des concurrents. En somme, il faut justifier son "rapport qualité-prix". "Les entreprises consultent beaucoup, il faudra bien entendu ensuite être à la hauteur de leurs attentes." Par ailleurs, Régis Chambert se félicite de deux bonnes nouvelles. "La TVA sur les frais sera récupérable pour les entreprises et, de plus, ne sera pas applicable pour les frais appliqués aux vols internationaux." Et, précise-t-il, "Air France a tenu ses promesses, les choses se passent telles que prévu."