La dernière fois qu’un PDG d’Air France-KLM était venu à un congrès des Entreprises du Voyage, ça s'appelait encore le Snav. Cette année, Jean-Marc Janaillac a fait le déplacement à Lille, jeudi 23 novembre, dans un contexte un peu particulier. A savoir, évidement, celui de la mise en place par Air France d’une surcharge de 11 euros par segment sur les réservations réalisées en GDS.
Désaccord sur la méthode et le calendrier
Une décision qui passe mal dans les agences et chez leurs représentants. Avant que le PDG ne réponde aux questions de François-Xavier Izenic, maitre de cérémonie du congrès, Jean-Pierre Mas a rappelé à quel point Air France et la distribution étaient liés : Les agences représentent les 2/3 des recettes d’Air France, et 40% des billets vendus en agences sont des billets Air France. Il a surtout souligné qu’avec l’histoire des frais GDS, « pour la première fois dans les relations avec Air France, il n’y a pas eu de débat » et indiqué au patron d’Air France que « la surcharge GDS n’est pas une fatalité » tout en lui demandant d’infléchir la position de la compagnie. Sans être contre la mise en place de la norme NDC, le patron des EDV a surtout martelé son désaccord avec la méthode et le calendrier.Air France ne reviendra pas en arrière
Reste que la décision d’Air France semble irrévocable. Jean-Marc Janaillac explique avoir « regardé toutes les options économiques et être arrivé à la conclusion de ne pas pouvoir supporter l’augmentation tarifaire que vont imposer les GDS » lorsque la compagnie ne sera plus « full content ». Il a indiqué que « le système actuel capte une rente trop importante (…) Air France ne reviendra pas sur le changement ».Des mesures d’accompagnement ?
Interrogé à l'issue de l'intervention de Jean-Marc Janaillac, Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage a bien noté que le PDG d'Air France "camperait sur la date du 1er avril". Mais il aussi bien noté "qu'il nous accompagnerait". "Reste à savoir avec quelles mesures ?".Pour le président d'EdV, la demande des agents de voyages est simple : "il faut qu'Air France discute avec les GDS et que la surcharge qu'ils nous imposent ne soit pas appliquée au 1er avril". Pour lui, il n'y a aujourd'hui aucune raison de payer une surcharge alors que "les GDS ne sont prêts pas à intégrer les API du mode de distribution NDC". Il résume : "Rendez-nous les 22 euros que vous prenez !".
Des GDS incontournables
Aujourd'hui, les GDS sont les seuls qui permettent aux agents de voyages d'accéder à l'offre des compagnies aériennes, avec la remontée du message comptable, la possibilité d'émettre des billets en code share ou encore la possibilité de faire les modifications de PNR. Mais pour le président d'EdV, ils ne seront pas" avant la fin de l'année 2018 !". Quant à l'intégration non seulement des offres NDC des compagnies, mais aussi de celles de tout ce qui existe en matière de mobilité, "les ingénieurs d'Amadeus, nous disent 2019 ou 2020 !".Mais ce n'est pas mieux chez Air France : "Si vous leur demandez si leur API est prête, ils vous répondent que non, peut-être en janvier !"