Après que le Groupe Lufthansa ait annoncé appliquer à partir du 1er septembre des frais supplémentaires d'un montant de 16 euros par réservation pour chaque billet via un GDS, Georges Rudas, PDG d'Amadeus France, estime que la compagnie prend "un risque majeur" en "pénalisant la distribution mais également le voyageur"."Tout cela ne va pas dans le sens de la transparence du voyage" résume le patron d'Amadeus France.
L'attitude de Lufthansa, explique t-il, va permettre "le développement des low cost et le développement de compagnies, notamment celles du Golfe, qui jouent le jeu de la distribution". "Cette opération contre-productive n'est pas liée à des considérations économiques, mais à la volonté de Lufthansa de contrôler directement ses passagers" ajoute Georges Rudas.Si la compagnie allemande reste cliente d'Amadeus, elle n'a pas reconduit son contrat de full content - distribution de contenu intégral – qui la lie au GDS. "Nous sommes en négociations régulières et fréquentes. J'ai été très surpris de voir que la discussion n'a pas été reflétée dans la réalité" déplore Georges Rudas. Rappelons que dans un contrat de full content, la compagnie s'engage à donner l'accès à l'intégralité de son offre aux agents de voyages. Elle leur garantit que les tarifs seront identiques à ceux proposés sur tous les sites Internet, y compris son propre site.
En agissant ainsi, Lufthansa adopte une attitude "discriminatoire vis-à-vis de la distribution qui a toujours joué le jeu". Conséquence : le client est "incité à aller sur un site Internet sur lequel il ne peut pas comparer les prix" commente Georges Rudas qui préfère mettre en avant "la valeur ajoutée" d'Amadeus, un acteur qui joue et permet "la transparence".