Les alliés du G4 passent aux actes

La plate-forme intégrera deux bases tarifaires : d'un côté celle d'Amex et de l'autre celle d'Afat, Manor et Thomas Cook.
La salle des marchés pour la tarification aérienne du G4 (Afat Voyages, Manor, Amex et Thomas Cook) sera donc opérationnelle lundi prochain. Une excellente nouvelle de l'aveu de tous, notamment pour Afat qui ne "disposait pas d'un tel outil et qui va répondre parfaitement aux exigences des agences positionnées sur le créneau affaires", souligne Jean-Pierre Mas, président du réseau. "A l'image de ce qui se fait dans l'industrie automobile, nous allons apporter des solutions communes à des problématiques individuelles", confie Régis Chambert, directeur général d'American Express Voyages d'Affaires. Basée à Levallois-Perret dans les locaux d'Amex, cette plate-forme va regrouper une équipe de neuf personnes, "une cellule technique chargée de mettre en ligne les tarifs négociés et de répondre aux questions des agences", explique Jacques Bœuf, directeur du réseau Thomas Cook. La salle des marchés intégrera deux bases : les tarifs négociés par Amex et ceux négociés par les trois autres réseaux. Pour Régis Chambert, "le droit de la concurrence est à respecter". "On n'est pas alignés en terme de référencement", confirme Francis-Philippe Gallo, directeur général de Sembat Voyages (Manor). Et d'ajouter que cette salle des marchés va surtout permettre de "bénéficier d'une assistance téléphonique portant sur les spécificités des tarifs négociés ainsi qu'une expertise tarifaire sur les tarifs officiels". En outre, la salle des marchés du G4 favorisera la réalisation de "benchmarks" tarifaires dans le cadre du suivi des évolutions du marché. Est également prévue cette année l'organisation de journées de formation à l'attention des agences membres des différents réseaux, soit au total 1.360 points de vente. L'avènement d'une telle structure n'est pas étrangère à la suppression des commissions aériennes. "C'est même une réponse", affirme Jacques Boeuf. En tout cas, un "vrai plus pour nos vendeurs, et en filigrane pour nos clients", assure Francis-Philippe Gallo.
"Tout ce qui va dans le sens de la professionnalisation est bon"
Le projet de salle des marchés pour la tarification aérienne, lancé officiellement lundi par le GIE G4 Voyages ne pouvait pas laisser les transporteurs insensibles. Florilège de réactions. Avec d'abord le responsable d'une grande compagnie européenne, qui tient à préciser, sous couvert d'anonymat, que pour lui "on devrait plutôt parler de G3 dans cette affaire, puisque Amex garde son autonomie par rapport aux 3 autres notamment du fait qu'ils négocient maintenant au niveau européen et que nos interlocuteurs ne sont plus forcément en France." Du côté de chez Thaï Airways, on apprécie l'idée du G4 : "ça nous simplifie la vie. Avant, il fallait charger les tarifs avec des taux différents en fonction des négociations, maintenant on les charge une fois pour tout le monde." Chez Air France, on considère que "tout ce qui va dans le sens de la professionnalisation est une bonne chose". Et on ajoute : "Si ça donne de la technicité tarifaire à des agences qui en étaient dépourvues, c'est plutôt bien." Le seul bémol apporté par AF concerne le volet benchmarking du projet : "il ne serait pas légitime que les réseaux ne respectent pas les clauses de confidentialité entourant les tarifs que les transporteurs négocient directement avec les entreprises."