Les géants US du Net font leur shopping...

Pour le dirigeant, l'acquisition de son agence en ligne, spécialisée dans le voyage d'affaires, correspond à une logique commerciale et technologique. Elle permettra à Egencia de "répondre à des appels d'offres européens et mondiaux" et de "concurrencer ainsi les grands réseaux". Marc Ruff, qui s'occupe du développement d'Expedia en Europe, ajoute : "Je ne peux pas encore donner de date sur le lancement d'Expedia.fr mais je confirme bien que cela sera fait cette année." Il estime en outre que ce lancement ne s'oppose pas au partenariat d'Expedia et de la SNCF (www.voyagessncf.com) "une machine qui fonctionne très bien". Il précise : "Nous sommes leaders en Angleterre et nous aimons à penser que nous le sommes aussi en Allemagne. En France, il faudra être dans les deux ou trois sites de référence." Après le rachat de Boomerang par Travelocity le 18 mars dernier – Expedia n'a d'ailleurs pas comme projet d'acquérir des agences physiques –, c'est bien à une concurrence nouvelle et conquérante que devront faire face les sites spécialisés. Petra Friedman, directrice France d'Opodo, ne semble pas s'en faire. "L'acquisition d'Egencia par Expedia est assez intéressante à observer puisqu'il s'agit d'un bon complément à leur activité loisirs". Et elle ajoute : "Nous regardons aussi les opportunités de diversification mais il ne s'agit pas d'une priorité pour nous. Quoi qu'il en soit, 2004 va être une année très intéressante, maintenant que tous les acteurs sont en place." Et elle souligne même que "le développement de Travelocity en France va redynamiser le marché".
Pour les professionnels, Internet n'est pas forcément moins cher
Le cabinet Raffour Interactif a réalisé, pour le compte du Conseil national du tourisme une enquête, intitulée "enquête de suivi du rapport e-tourisme". Le but étant de mesurer l'impact d'Internet perçu par les professionnels du tourisme, les résultats de l'enquête correspondent à l'analyse de 338 questionnaires adressés à différents professionnels (membres du CNT, OT 3 et 4 étoiles, conseillers techniques…). A la question "avez-vous constaté qu'avec Internet le consommateur a plus de pouvoir (choix, comparaisons, recherche d'informations) ?", les professionnels ont répondu oui à 92 %. A la question, "le consommateur organise-t-il davantage son séjour grâce aux informations recherchées en ligne ?", le oui l'emporte également massivement, avec 87 %. Point intéressant, les professionnels du tourisme ne semblent pas vraiment considérer qu'Internet soit un canal particulièrement agressif sur le segment des prix, puisqu'à la question "estimez-vous qu'en ligne on vende des prestations de gammes de prix moins élevées ?", ils sont 63 % à répondre non. En revanche, ils sont 88 % à considérer qu'Internet est "une nouvelle zone de chalandise".