Suivez-nous grâce à nos newsletters S'inscrire

Distribution

Management & Ressources Humaines : Aider à loger ses salariés pour les fidéliser

Chapô : Dans un contexte de forte tension sur le marché immobilier, tant social que privé, l’aide apportée par les entreprises à leurs salariés pour se loger peut s’avérer précieuse.
Comment s’y prennent-elles ?
Texte : Dans l’immense majorité des cas, l’aide que les entreprises apportent à leurs salariés en matière d’habitat passe par le 1 % logement (voir encadré). En toute logique, plus l’entreprise a d’employés, plus les fonds sont importants.
Comme la plupart des sociétés de très grande taille, Air France, qui verse chaque année 10 millions d’euros dans le cadre du 1 %, s’est dotée d’un service logement rattaché à la DRH. Huit personnes à temps plein y traitent en moyenne 2 000 demandes par an, et aident quelque 950 salariés à accéder, dans un contexte de pénurie, à des logements conventionnés. “Nous travaillons avec une dizaine d’organismes collecteurs, au premier rang desquels Solendi, précise Joséphine Esteban-Le Hir, responsable du service. Nous répartissons l’argent du 1 % entre eux en fonction de leur performance de l’année précédente sur un critère prioritaire : le locatif.” Celui-ci représente en effet 95 % des demandes. “L’an dernier, plus de 1 200 salariés ont bénéficié, pour un montant global de 4,8 millions d’euros, des aides distribuées par les organismes du 1 % en matière de caution et de garantie de loyer”, précise Joséphine Esteban-Le Hir. Des prêts pour travaux d’amélioration ont également été versés à 500 personnes pour une somme totale de près de 3 millions d’euros. A l’inverse, les prêts à l’accession à la propriété sont en forte régression : 120 salariés en ont bénéficié l’an dernier. Montant global : 1,6 million d’euros. “C’est lié aux évolutions apportées à l’obligation de 1 %, souligne Joséphine Esteban-Le Hir. Seuls les salariés en mobilité, ou primo-accédants, c’est-à-dire qui achètent pour la première fois, peuvent en bénéficier.”
Pour pallier cette diminution des aides législatives, Air France a pris diverses initiatives. Objectif : continuer à aider les salariés, sans s’imposer de coût supplémentaire. “Nous avons par exemple passé des conventions de partenariat avec le Crédit lyonnais, la Caisse d’épargne et le Crédit Social des Fonctionnaires, se félicite Joséphine Esteban-Le Hir. Air France se pose dans ce cas en facilitateur. Ces organismes proposent aux salariés de la compagnie des taux de 0,3 % à 0,5 % moins cher que le marché. Et ils tiennent une permanence dans les locaux d’Air France une fois par semaine, pour donner des renseignements à ceux qui le souhaitent et faire avancer les dossiers en cours.” Une initiative dont 550 salariés ont profité l’année dernière. Pour un montant total de 56 millions d’euros.
La compagnie a également mis en place un site logement sur son intranet, dont la spécificité est de permettre aux utilisateurs d’accéder à l’intégralité de l’offre de logement disponible via le 1 %. “Les salariés peuvent visualiser une centaine d’offres, actualisées chaque jour, ainsi que toutes les informations les concernant, se félicite Joséphine Esteban-Le Hir. S’ils sont intéressés, ils peuvent demander un permis de visite par e-mail. Permis que nous leur renvoyons par le même canal. Ce système nous permet de faire preuve d’une grande réactivité et d’être très performant dans la réservation de logements auprès des organismes du 1 % avec lesquels nous travaillons.”
Toutes les entreprises ne peuvent cependant se payer le “luxe” d’un service logement. Chez Pierre & Vacances, ces questions sont gérées par la DRH. A en croire Jérôme Gimenez, directeur des ressources humaines de P&V, le dossier est loin d’être facile. “Nous sommes très sollicités, notamment sur le locatif, souligne-t-il. Notre prestataire, Solendi, est lui-même limité par la faiblesse de l’offre. Lorsque les demandes sont trop nombreuses, nous devons établir des critères de choix, à propos desquels nous sollicitons bien sûr l’avis du comité d’entreprise.” Malgré cette sélection, les délais d’attente sont parfois très longs. Il arrive aussi que les demandes ne puissent être satisfaites. Sur une quarantaine de dossiers déposés par an, c’est le cas d’environ la moitié. D’où une certaine nervosité de la part des salariés. “Certains, parmi eux, connaissent une situation difficile, souligne Jérôme Gimenez. Ce sont, par exemple, des gens qui se séparent de leur conjoint et qui se retrouvent avec leurs enfants sans nulle part où aller. Ou des jeunes qui doivent partir de chez leurs parents et qui sont forcés de trouver rapidement où se loger. Ils se tournent vers nous parce qu’ils ne savent plus vers qui d'autres le faire. Intervenir dans ces conditions est à mon sens très important en termes d’œuvre sociale, et relève de la responsabilité citoyenne des entreprises. Mais cela requiert beaucoup de diplomatie. Car nous devons faire comprendre à nos salariés qu’il n’y a pas de garantie de résultat. Cela exige aussi un peu de fermeté. Car nous ne pouvons pas accepter qu’ils se montrent trop difficiles.” Pierre & Vacances se repose en partie sur Solendi. “Nous attendons de notre partenaire qu’il soit capable d’apporter une réponse aux situations d’urgence, confirme Jérôme Gimenez. Mais à l’impossible n’est tenu.”
Malgré leur petite taille, les agences de voyages se sont elles aussi organisées pour faire face à leur obligation de 1 %. “C’est pour elles un élément important de stabilisation du personnel”, observe Alain Domange, directeur de l’AILT, organisme collecteur avec lequel le Snav a choisi de collaborer. Le dernier accord passé entre les deux partenaires, qui date de février 2004, permet à tous les salariés des adhérents du syndicat de bénéficier d’aides à la location et aux travaux. “Certains d'entre eux travaillent dans des agences de moins de dix salariés”, relève Alain Domange. Les aides à l’accession à la propriété sont en revanche réservées aux agences qui cotisent à l’AILT. A en croire son directeur, les demandes sont nombreuses depuis la parution d’un article dans le journal du Snav, à la rentrée. Tous types d’aide confondus.
Catherine Gaudenz
Le 1% logement
Toutes les entreprises privées de plus de 10 salariés (20 à partir de l’année prochaine) doivent verser 0,45 % de leur masse salariale à des organismes collecteurs. Parmi ces derniers, les CIL (Collecteurs interprofessionnels du logement), certaines CCI (Chambres de commerce et d’industrie), ainsi que certaines sociétés d’économie mixte et organismes HLM. Une partie croissante de ces fonds est reversée à l’UESL (Union d'économie sociale du logement), qui fédère les organismes du 1 % logement et conclut avec l’Etat des conventions sur l’emploi des fonds, dans le cadre de grandes politiques nationales. Conséquence : les fonds réservés aux particuliers ont tendance à diminuer, ces dernières années. Les prêts à l’accession à la propriété ont notamment été contingentés.

Auteur

  • La Rédaction
Div qui contient le message d'alerte

Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Déjà abonné ? Créez vos identifiants

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ? Remplissez les informations et un courriel vous sera envoyé.

Div qui contient le message d'alerte

Envoyer l'article par mail

Mauvais format Mauvais format

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format

Div qui contient le message d'alerte

Contacter la rédaction

Mauvais format Texte obligatoire

Nombre de caractères restant à saisir :

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format