Le Conseil de la concurrence n'a pas prononcé de mesures conservatoires.L'atteinte grave à l'économie de la vente de voyages en ligne n'est pas avérée.La poursuite permettra d'examiner au fond les pratiques mises en cause.Le Conseil de la concurrence n'a pas accepté de prononcer des mesures conservatoires contre Voyages-sncf.com après la plainte de Lastminute.
Le distributeur, rappelons-le, dénonçait trois types de pratiques anti-concurrentielles : la création d'une filiale avec Expedia, l'octroi de subventions croisées illicites par la SNCF et des pratiques discriminatoires de la part du transporteur visant à avantager Voyages-sncf.com vis-à-vis des agences de voyages en ligne. "Ces pratiques causent à Lastminute.com un important préjudice, l'obligeant à surinvestir de 5 % à 6 % dans son budget marketing, indique Pierre Paperon, directeur général France. C'est au final le client qui paie." Pour le Conseil de la concurrence, "l'atteinte grave et immédiate à l'économie de la vente de voyages en ligne et à ses consommateurs" n'est pas avérée. Et d'argumenter : "Le secteur de l'e-tourisme est le plus dynamique de l'e-commerce en France avec un taux de croissance de plus de 32 % par an caractérisé par l'arrivée de nouveaux entrants (Travelocity, Expedia…)". De plus, concernant le "trouble grave et immédiat à l'entreprise plaignante", le Conseil national de la concurrence précise que Lastminute, sur son propre site, expliquait avoir réalisé "une bonne croissance dans un contexte difficile". Vendredi dernier, lors d'une conférence de presse avec son partenaire Expedia, Mathias Emmerich, directeur général de Voyages-sncf.com, a estimé que la décision du Conseil "va dans le sens" que souhaitait sa société et qu'elle n'était pas une surprise. "Les requêtes de Lastminute sont farfelues, les agences de voyages en ligne ont accès à tous nos tarifs." Il prend cette plainte comme un coup de communication de la part de Pierre Paperon. Toutefois, le Conseil a souligné que "la procédure n'est pas close" et que "la poursuite de l'instruction permettra d'examiner au fond les pratiques mises en cause". Dans un communiqué, Lastminute.com France a regretté ce qu'elle qualifie de "trop grande réserve" dont pâtiront selon elle "le consommateur et le secteur".
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