Suivez-nous grâce à nos newsletters S'inscrire

Distribution

Yves Guillermin, président du groupe Ailleurs

Image
Discret mais déterminé, Yves Guillermin tisse sa toile minutieusement depuis vingt ans.
Ce fils d’autocariste avait alors choisi d’évoluer vers le métier de producteur de voyages… pour mieux vendre ses bus d’abord. Bonne pioche ! Aujourd’hui TO et distributeur à part entière sous l’enseigne Ailleurs, il dirige le plus gros réseau membre d’Afat avec 41 agences.Vous avez franchi, fin 2006, le cap des 40 agences en menant à bien deux opérations de croissance externe: la reprise de 9 agences de la société berjalienne ABC Voyages, puis l’acquisition des 5 points de vente de l’autocariste lorrain Schon et Brullard. En resterez-vous là ?
Le marché n’est pas aujourd’hui en expansion. Notre développement doit donc passer par le rachat d’agences. Mais pour l’instant, nous digérons ces deux grosses opérations. Nous avions déjà procédé à des rachats, comme les agences Letep et Maisonneuve en 2004, mais de moindre ampleur. Absorber 14 agences demande du temps pour bien intégrer les équipes, insuffler l’esprit Ailleurs et donner plus de tonus à certaines. Cela demande aussi de nouveaux investissements. Nous avons notamment rénové trois d’entre elles, celle de La Tour du Pin, de Bourgoin et de Paris et nous allons poursuivre avec deux autres agences en 2008. Certaines vont même être géographiquement repositionnées, c’est notamment le cas de l’agence de Metz qui revient dès le 1er janvier au centre-ville, dans la rue du Grand-Cerf. Celle de Saint-Avold passera elle aussi de la périphérie au centre-ville. Notre objectif premier est donc de stabiliser notre réseau. On regardera ensuite ce qui se présente dans la complémentarité de nos implantations.

En reprenant Schon et Brullard, vous sortez de votre région mère, Rhône-Alpes, qui concentre la quasi-totalité de vos agences. Est-ce aussi pour vous un levier de développement pour votre production ?
Cela devrait effectivement nous permettre de déployer notre production Ailleurs sur le Nord-Est en individuels et en groupes. Mais nous n’espérons pas d’effet de complémentarité avant 2010. Car il nous faut pour cela développer une production locale avec des départs des aéroports de Metz, de Luxembourg ou d’Allemagne. Nous avons d’ailleurs recruté deux personnes pour développer cette production Ailleurs Nord-Est.

Pensez-vous que le fait d’être au départ autocariste vous a aidé à vous développer ainsi ?
Si je suis venu au tourisme, c’est parce que je n’arrivais pas en tant qu’autocariste à faire revendre des produits autocars en agence de voyages. De fait, nous avons été contraints de développer nos propres points de vente. Aujourd’hui un tiers de nos voyages s’effectuent en autocar, mais tous ne sont pas assurés par les Transports Guillermin, la société d’autocars que dirige mon frère Christian. Et nos points de vente ne limitent bien sûr pas leurs ventes à nos productions  Ailleurs, Afrique et Guyane Authentique. Plus de 65 000 personnes ont voyagé avec nous en 2007, un tiers en individuel sur nos productions, un tiers sur d’autres produits distribués par nos  agences et un tiers en groupes. J’aime bien cette répartition. C’est un bon équilibre. Et nous devrions enregistrer entre 8 et 12 % de pax en plus en 2008.

Vous vous êtes doté d’un site Internet BtoC, www.ailleurs.com en 2005. Ne craignez-vous pas de faire ainsi concurrence à vos propres agences ?
Pas du tout. À notre taille, on ne peut pas avoir que des agences ou qu’Internet. La complémentarité des canaux est indispensable. Ça marchera de pair dans l’avenir. Sur notre B to C, on trouve nos produits mais aussi ceux de Fram, Plein Vent… Ce site a vraiment démarré en 2007. Et surprise, le panier moyen est relativement haut puisqu’il se situe à 1 200 E. Nous avons donc choisi de nous donner encore plus de moyens en embauchant un webmaster et en basculant les appels sur un call-center, Keep Call. 2008 risque d’être plus difficile financièrement, mais c’est un investissement d’avenir. Notre B to B se porte, lui, plutôt bien. 86 % des ventes d’agences transitent par ce site. Le fait d’avoir opté pour un produit facile d’utilisation, sans barrière technique, n’est sans doute pas étranger à ce succès.

Vous avez rejoint Afat lors de la reprise des agences ex-Suntour en 2004. Vos 41 agences vous ont depuis propulsé à la première place des réseaux membres. Votre taille vous permettrait d’obtenir seul des accords financiers avec vos fournisseurs. Pourquoi ne pas reprendre votre totale indépendance ?
Restons humble. Je suis d’abord réaliste. On peut être indépendant, mais il ne faut pas être obstiné. L’intérêt d’un réseau n’est pas que financier. Les échanges permettent aussi d’avancer. Je suis d’ailleurs administrateur du réseau depuis février 2007 et je m’implique dans deux commissions, la Cofat et Internet, soit la finance et l’avenir, deux dossiers que j’aime bien ! Je m’investis dans Afat en gardant mon esprit d’indépendant. Je souhaite qu’Afat continue de maintenir cet esprit-là. Certains parlent de rapprochement avec Selectour. Pourquoi pas… Mais il faudrait que le réseau à l’hippocampe intègre plus l’économie de marché et la rentabilité de ses adhérents.

Souhaitez-vous briguer un poste plus important chez Afat ?
Oh non ! Tous les administrateurs et le président le savent. Je ne suis pas du tout intéressé par un poste plus important… Les affaires, oui, la politique, non !

Les autocars, les voyages et maintenant… les hôtels. Vous avez en effet investi dans un premier Campanile situé, à Sainte-Foy-lès-Lyon, voilà trois ans. Et vous avez renouvelé l’opération cet été avec un second établissement, Le Campanule aux Houches, à côté de Chamonix. Souhaitez-vous élargir ainsi le métier du groupe Ailleurs ?
Pas du tout. Ces investissements sont tout à fait personnels. Je suis associé à 50/50 avec un ami professionnel de l’hôtellerie, Vincent Michard, dont la grand-mère paternelle - coïncidence étonnante ! -  était aux côtés de mon oncle à la mairie de Sainte-Colombe, le berceau familial. Après le transport, les agences, les hôtels, cela se tient effectivement. Il y aura peut-être là aussi d’autres opportunités. Pour autant, je ne compte pas devenir un professionnel de l’hôtellerie. Le professionnel, c’est Vincent.

Voilà trente ans, le 22 décembre 1977, votre frère aîné, alors aux commandes de l’entreprise familiale d’autocars, disparaissait accidentellement au volant de sa voiture. Un événement tragique qui vous a propulsé très jeune à ces responsabilités. Auriez-vous alors imaginé un tel parcours ?
Pas du tout. Je me suis mis aux affaires par obligation. Mon père avait été grièvement blessé dans l’accident. Avec mon autre frère Christian, nous nous sommes donc réparti les rôles, lui la technique, moi le tourisme. Et je me suis lancé. La famille a toujours été là. Et puis il y a aussi eu Arthur Michel, un confrère ami de mon frère Pierre-Jean, décédé dans l’accident. Il  m’a beaucoup aidé. J’ai commencé avec son aide à faire les premiers voyages organisés. C’est aussi grâce à lui que je suis là. Je lui dois beaucoup. Il m’a donné les ficelles du métier.


 Bio express
1972 : il intègre l’entreprise familiale Transport Guillermin Raymond SA
1978 : il prend les commandes de l’entreprise après le décès accidentel de son frère aîné
1980 : création de la SARL Voyages Guillermin et d’une agence à Saint-Etienne
1986 : ouverture d’une agence à Lyon, l’élan réseau est désormais donné
2003 : Guillermin Voyages devient le groupe Ailleurs
2004 : reprise du TO Soleil Plus et des 5 agences ex-Suntour acquis par Afat en 2002, Ailleurs intègre Afat et installe son siège à proximité de Lyon, à Oullins, sur 8 000 m2
2006 : rachat des réseaux ABC Voyages, Thématours et Schon & Brullard
2007 : élu administrateur Afat
Marié, 3 enfants, né le 1er septembre 1954 à Sainte-Colombe-sur-Gand
Interviews

Auteur

  • Nathalie Ruffier
Div qui contient le message d'alerte

Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Déjà abonné ? Créez vos identifiants

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ? Remplissez les informations et un courriel vous sera envoyé.

Div qui contient le message d'alerte

Envoyer l'article par mail

Mauvais format Mauvais format

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format

Div qui contient le message d'alerte

Contacter la rédaction

Mauvais format Texte obligatoire

Nombre de caractères restant à saisir :

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format