Le groupe Accor investit en Turquie

Il faut avouer que la présence de foyers de grippe aviaire, la série d'attentats de juillet dernier et les fréquentes menaces des séparatistes kurdes n'ont rien fait pour rassurer. "Son instabilité faisait peur, mais tout semble rentrer dans l'ordre. Tous les clignotants sont au verts", confiait le mois dernier Patrick Fournier, le directeur régional d'Accor à un correspondant du journal le Monde. La chaîne qui s'était faite discrète dans la région arrive donc en force avec l'ouverture, prévue à la fin de l'année, de deux hôtels (un Ibis et un Novotel) à Istanbul. Et c'est sans compter les 12 prochaines ouvertures d'ici à 2009, également sous les marques Ibis et Novotel et dans le cadre d'un joint-venture avec le groupe de construction turc Akfen. Un investissement conséquent pour Accor dont le chiffre d'affaires atteignait déjà 1,850 MdE au premier trimestre 2006, soit une progression de 5,9% par rapport à la même période de l'année précédente. Un bilan à la hausse qui permet au groupe de réfléchir également à l'ouverture probable de 30 à 50 hôtels supplémentaires d'ici à 2015 dans les villes d'Ankara, Izmir (ouest, sur l'Egée), Anatolie, Kayseri (centre) et Gaziantep (sud-est). Ces prochains hôtels devraient, eux aussi, appartenir aux marques Ibis et Novotel, aucun d'entre eux n'étant prévu en
déclinaison haut de gamme avec Sofitel. Au regard de ses nombreux projets, il semblerait que le groupe Accor mette définitivement de côté les incidents de parcours de la Turquie et regarde avec gourmandise les chiffres touristiques. En effet, 21 millions de visiteurs se sont rendus en Turquie l'an dernier, rapportant 14 milliards d'euros. Une belle part de gâteau ! Sans oublier qu'Istanbul a été élue capitale européenne de la culture en 2010, un statut qui permettra d'accueillir de nombreux projets culturels et donc d'attirer de nouveaux touristes.