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Hébergement

Tribune : L'hôtellerie traditionnelle face à la poussée d'Airbnb

Didier Moinel Delalande, directeur de l'hôtel Le Mathurin (4 étoiles) à Paris nous a adressé une tribune consacrée à l'hôtellerie traditionnelle face au développement de l'économie de partage, caractérisée par Airbnb.
 Entendons-nous, je ne pense pas faire partie de ces hôteliers remontés comme des piles électriques dès qu’on ose mentionner devant eux le terme Airbnb. Ce qu’on a pris coutume d’appeler l’ « économie collaborative » ou « de partage » ou encore l’ « ubérisation de l’économie »  a des vertus et d’excellents principes à l’origine.  Il s’agit, par ailleurs, d’une tendance durable pour ne pas dire d’un raz-de-marée qui modifie en profondeur les modèles économiques existants et les mentalités (1). Je voulais vous faire part ici de quelques unes de mes réflexions sur le sujet :
 
Les principes
Nous sommes en accord sur l’un de nos principes, pour Airbnb, on peut se sentir partout chez soi, pour le Mathurin Le Luxe d’être chez Soi est notre engagement principal auprès de nos clients. Cette « spécificité » revendiquée comme telle semble bien apparente. Par ailleurs, un autre des principes de la plateforme est de permettre aux locataires potentiels de trouver le logement qu’ils trouvent adaptés à leur besoin (standing, lieu, durée). Dieu merci, on ne les a pas attendus pour choisir de voyager selon ses préférences.
 
La législation. Ce n’est qu’en février dernier que le Conseil de Paris a voté l’application de la taxe de séjour pour Airbnb au même titre que tous les groupes hôteliers (2).  La situation n’est pas aussi claire dans le reste de la France. Comment par ailleurs contrôler que tous les propriétaires s’acquittent bien de la taxe de séjour ? 
D’autre part, certains ont pu reprocher à Airbnb son montage fiscal (3). Ainsi, en 2014, BFM business révélait dans une enquête comment  le spécialiste de l’hébergement chez l’habitant mettait en place une optimisation fiscale pour payer moins d’impôts en France.
 
Les avantages. Indéniablement, le concept Airbnb favorise le tourisme et, par conséquent, l’économie à Paris en libérant de l’espace et en attirant du monde. Rappelons que Paris est le premier marché pour les utilisateurs de la plateforme.
Cependant, le phénomène a pris une telle ampleur que les tarifs Airbnb deviennent parfois plus chers que ceux des plus riches palaces. Prenons par exemple la visite du pape aux Etats-Unis en septembre prochain, des appartements trois pièces, notamment dans la ville de Philadelphie, sont proposés pour 10 000 € la nuit.  On assiste de fait à de véritables débordements (4). Certes, certains loueront les bienfaits du capitalisme, mais je m’interroge sur ce rapprochement effectué entre un rassemblement spirituel et une opportunité commerciale. 
 
 
Nos différences. Contrairement à la plupart des hôtels, aucun service client n’est proposé aux utilisateurs de la plateforme. La passion que j’ai pour mon métier me vient aussi de cette capacité à entrer en contact avec toute sorte de personnes (visiteurs, touristes, professionnels…) et de leur communiquer l’amour que j’ai pour ma ville, mon pays, sa culture, son histoire et ses traditions. Je rappellerais brièvement qu’on ne trouve rien dans une location Airbnb de tout ce qui fait la spécificité d’un hôtel qui se respecte (personnel à l’écoute, services complémentaires fournis, petit-déjeuner, événements organisés…). J’expose d’ailleurs régulièrement sur mon blog mes coups de cœur, bons plans, idées de sorties, articles sur l’histoire de Paris à destination de mes clients et de tous les voyageurs ou habitants amoureux et curieux de notre capitale.
D’autre part, il est facile pour un « propriétaire » d’annuler la réservation qui lui a été faite au dernier moment. Le voyage prévu de longue date doit alors être annulé au dernier moment ou une alternative d’urgence doit être trouvée.  Le locataire se trouve par là même à la merci d’annonceurs parfois indélicats et devra souvent opter pour une solution encore plus onéreuse.
 
La vraie question est de savoir comment l’hôtellerie peut elle aussi profiter de cet avènement de l’économie de partage. En effet, une industrie incapable de s’adapter est vouée à la disparition. En revanche, tout l’enjeu est de rester dans les limites de la loi et des différentes législations et pouvoir par là même réglementer certains excès.  Je pense d’ailleurs à proposer quelques unes de mes chambres directement sur le site pour joindre l’acte à la parole (Voir aussi : http://www.lerendezvousdumathurin.com/).
 
1) http://www.influencia.net/fr/actualites/tendance,tendances,uberisation-mode-non-contraire-lame-fond,5592.html
2) http://www.challenges.fr/entreprise/20150212.CHA2990/a-paris-les-touristes-vont-s-acquitter-d-une-taxe-de-sejour-plus-lourde.html
3) http://pro.01net.com/editorial/623958/l-evasion-fiscale-de-airbnb-en-details/
4) http://www.lepoint.fr/monde/la-visite-du-pape-a-philadelphie-fait-flamber-les-prix-sur-airbnb-21-07-2015-1950259_24.php
Airbnb

Auteur

  • La Rédaction
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