On le sait, les compagnies aériennes sont aujourd’hui très concentrées sur la relation client.
Le mot même de client remplaçant peu à peu dans leur discours celui de passager, cet équivalent aérien de l’usager du rail. Le passager est par définition… De passage.Longtemps, quand un passager avait un problème, l’objectif principal de l’interlocuteur qu’il trouvait (si toutefois il arrivait en trouver un, mais c’est une autre histoire) était de le faire passer, lui et son problème, à l’étape suivante ou de renvoyer la responsabilité à une des étapes précédentes, du style : "ce n’est pas de notre faute, monsieur, vous règlerez ça avec votre agence de voyages". Bref, pour bosser dans cette industrie, il fallait avoir des qualités de lanceur olympique de patates chaudes. Ou de menteur. Mais tout ça, c’est bien fini. Le client est aujourd’hui un roi installé au centre des préoccupations de tout le monde, de l’agent d’enregistrement au commandant de bord en passant par le bagagiste. C’est en tout cas ce que j’avais à l’esprit la dernière fois que j’ai pris l’avion, confortablement installé sur le siège du milieu, en repensant au doux sourire de la dame qui me m’avait tendu ma carte d’embarquement en me disant "tout est parfait monsieur, vous avez une allée coomme vous l’avez demandé". Evidemment je suis resté d’une zenitude absolue. Non je plaisante. Je me suis vengé sur l’étape suivante, à savoir l'étape suivante, qui, il faut bien le dire n’y était pour rien.
Billet d'humeur