La police catalane a débarqué cette semaine au domicile de Josep Xicola.
Le sulfureux homme d'affaires de Barcelone a été conduit au poste, menottes aux poignets, alors qu'il s'apprêtait à partir pour Madrid. Dans sa valise, une arme redoutable : son carnet de chèques. Mais le porte-monnaie aurait suffi à Josep Xicola pour débourser l'euro symbolique nécessaire à son forfait présumé, de source policière : le rachat du groupe espagnol Marsans. Dans un communiqué, les représentants de la police catalane ont justifié l'interpellation par souci de "limiter les dégâts" dans le fiasco du dossier Marsans, qui tourne à l'affaire de pieds nickelés en col blanc avec ce nouvel épisode. Josep Xicola était étroitement surveillé depuis un an par les services de police, pour des malversations en série qui lui ont valu 13 plaintes au cours des dix derniers mois. Avec un mode opératoire qui a déjà été appliqué plus d'une centaine de fois : le rachat - pour une somme symbolique - de sociétés au bord du dépôt de bilan, la vente des actifs, puis la mise en faillite et la déclaration d'insolvabilité pour se débarrasser sur le dos de l'Etat de dettes qui atteindraient 13,5 millions d'euros. Le patron de Marsans Air Comet, Gerardo Diaz Ferran, a confirmé qu'il avait discuté de la vente de son groupe avec Josep Xicola, mais qu'aucun accord n'avait été conclu. Avec un passif de 310 millions d'euros et une interdiction de vendre des billets d'avion qui plombe l'activité, le groupe Marsans semblait pourtant destiné à un client comme Josep Xicola. Il faut croire que la police catalane n'a pas le sens des affaires. En tout cas, pas celles qui arrangeraient Diaz Ferran.
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