Depuis la parution d’un papier dans Libération titré « Air France : "les 100 pilotes les mieux payés perçoivent 300 000 euros par ans », le sujet fait débat. Entre le blanc cassis et la prune, tout le monde a un avis sur la question. Récurrente la question, puisque sans aller jusqu’à l’histoire des fameux 300 000 euros, les salaires indécents des nantis des cockpits reviennent régulièrement sur le comptoir.
Je ne suis pas l’avocat de la tribu de Mermoz mais rappelons tout de même que ces salaires « indécents », « hallucinants », « énormes » ou « incroyables », sont exprimés en brut, donc que sauf évasion (par la voie des airs) fiscale, ils contribuent à la solidarité nationale et qu’il ne concerne qu’une centaine (sur environs 2500) de pilotes de long-courriers ayant pas mal d’ancienneté et qui sont aussi cadres ou instructeurs.
Quant au fait que les pilotes d’Air France, et les autres catégories de personnel d’ailleurs, réclament des augmentations alors que l’entreprise est loin d’avoir relevé le défi des écarts de compétitivité que lui impose la concurrence, c’est une autre affaire, que les histoires de gros salaires d’une minorité vient à mon sens un peu brouiller.
En fait, au café du commerce, on a souvent un problème avec les gros salaires. Ça me fait penser à cette copine (très) intello qui essaie de percer dans le théâtre et qui s’insurge contre les salaires mirobolants de ces types « qui ne font que courir en short derrière un ballon comme des débiles ». Pour la calmer, pas besoin d’essayer de lui expliquer les subtilités et la beauté du football. Non, il suffit de lui rappeler que les « débiles » remplissent des stades.