Le gouvernement britannique a lancé depuis hier une application pour que les ressortissants étrangers installés au Royaume-Uni puissent effectuer une demande pour rester dans le pays après sa sortie de l'UE.
La date du Brexit se rapproche à grand pas. Le 29 mars, le Royaume-Uni est censé quitter l’Union Européenne. “Censé” car sans accord de sortie, il se pourrait que l’échéance soit reportée afin de gagner du temps pour éviter le “no deal”. En attendant, les démarches administratives se précisent pour permettre aux citoyens britanniques et ressortissants étrangers de s’organiser pour l’après-Brexit. 3,5 millions de résidents européens sont installés durablement au Royaume-Uni, soit autant de personnes dont le sort est devenu incertain à la suite du vote de juin 2016 en faveur du Brexit. Leur avenir s’est quelque peu éclairci quand le gouvernement a annoncé le 21 juin dernier que “les Européens vivant au Royaume-Uni, ainsi que les membres de leur famille, pourraient rester et continuer à bénéficier de droits au travail, aux études, aux avantages sociaux et aux services publics identiques à ceux dont ils jouissent actuellement”. Par la suite, il a expliqué que ces résidents étrangers pourraient prétendre au statut appelé « statut établi », qui doit leur permettre de conserver les droits qu'ils détiennent actuellement. Pour cela, et pour éviter d’étudier le statut de résidence de plus de trois millions de personnes, l’administration britannique a mis en place une application mobile depuis le 21 janvier. Son nom : EU Exit : ID Document check”.
Une application disponible sur Android
La procédure est simple. Les utilisateurs doivent soumettre leurs documents via leur smartphone (passeport valide, carte de séjour biométrique, titre de séjour biométrique, preuve de résidence continue...) pour vérification sans avoir à envoyer les originaux par la poste. L’application leur demande de numériser leur passeport à l'aide de la caméra arrière de leur téléphone puis de prendre un selfie pour vérifier que le document leur appartient.
Problème, à peine mise en circulation, l’application fait déjà débat parmi ses premiers utilisateurs. Disponible uniquement sur Android, elle met au ban de nombreux utilisateurs puisqu’une majorité de personnes sont adeptes de la marque Apple au Royaume-Uni. Autre problème, l’application fait appel à la technologie NFC. Il est donc nécessaire que les utilisateurs disposent d’un téléphone avec une radio NFC intégrée. Or sa présence n’est pas toujours garantie, surtout sur les modèles de téléphone anciens.
À l’heure actuelle, plus de 50 000 détenteurs de smartphone Android avec NFC ont téléchargé l’appli “EU Exit : ID Document check” qui récolte une note plutôt moyenne (3,1 sur 5) avec de nombreux commentaires négatifs. La plupart mentionnent des problèmes d'appareil photo et de capture de données RFID dans les passeports… Les personnes qui souhaitent postuler à ce “statut établi” ont jusqu’au 30 juin 2021 ou jusqu’au 31 décembre 2020 si le Royaume-Uni laisse l'UE sans accord, pour se rendre sur l’application.