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I-Tourisme

XXII- Tendances du secteur spatial et nouvelles applications pour le tourisme, l'ouverture du champ des possibles

Le Welcome City Lab a dévoilé le second tome de son « Cahier des tendances ». Un ouvrage qui recense toutes les tendances d’aujourd’hui (et de demain) dans le secteur du tourisme et du voyage. Chaque semaine et en exclusivité, i-tourisme et Le Quotidien du Tourisme vous dévoilent une nouvelle tendance. Cette semaine, focus sur les innovations touristiques dans le secteur spatial selon Frédérique Poivert-Becq, directrice adjointe de l'Institut des applications spatiale InSpace. 

 
Les technologies spatiales connaissent une mutation sans précédent qui offre de larges perspectives dans de nombreux secteurs d’usage, en particulier celui du tourisme. Les systèmes spatiaux plus petits, plus modulaires, plus flexibles, plus évolutifs et plus diversifiés, tels que les constellations de nanosatellites, vont faciliter l’accès à l’espace pour le déploiement d’applications innovantes utilisant les données et infrastructures spatiales.
 
En parallèle, le programme européen Copernicus, dédié à l’observation et la surveillance de la Terre, offre un contexte extrêmement favorable au développement de nouveaux services opérationnels et d’approches
novatrices. La constellation des satellites Sentinel, constituant le volet spatial du programme Copernicus, permet d’assurer la continuité à long terme des observations au-delà de 2030.

Une ouverture des données spatiales

Par ailleurs, l’accès aux données et informations spatiales libre et gratuit va permettre de stimuler des acteurs de divers écosystèmes jusque-là peu utilisateurs de solutions satellitaires. Cette ouverture des données s’accompagne d’une amélioration remarquable des performances des systèmes. En termes d’observation de la Terre, l’exploitation d’images optiques satellitaires à haute et très haute résolution, avec une fréquence élevée d’acquisition, permet d’inventer de nouveaux usages et de diversifier les applications du spatial. À titre d’exemple, il est possible de développer
des cartes d’enneigement (masques) à partir d’acquisition du satellite Sentinel 2 tous les cinq jours.
 
En utilisant les images optiques très haute résolution à 50 cm des satellites Pléiades et la vision stéréoscopique (photographie de la Terre sous plusieurs angles), la hauteur de neige peut être mesurée avec une précision décimétrique. Le déploiement d’applications pour les stations de sport d’hiver et les touristes peut être envisagé dans un futur proche. La qualité des eaux continentales peut également être évaluée par imagerie satellitaire, ce qui laisse envisager entre autre des applications pour les nombreux sites de sport et de loisirs répartis sur le territoire.

Vers un tourisme de mémoire du paysage

L’imagerie satellitaire à très haute résolution permet en outre de suivre le trait de côte, d’évaluer la vulnérabilité à l’érosion et les risques littoraux qui intéressent directement les propriétaires de biens en bord de mer (résidences touristiques, hôtels, campings, particuliers). Avec la multiplication des constellations de petits satellites et l’augmentation de la fréquence des acquisitions d’images spatiales, il sera possible d’effectuer un monitoring fin du territoire, et de mettre ainsi en valeur un lieu touristique depuis l’espace en fonction des saisons, de montrer la variation des sites dans le temps et de développer, via l’archivage des images très haute résolution, une sorte de tourisme de mémoire du paysage.
 
Dans le domaine de la géolocalisation, l’arrivée du système européen Galileo permet d’améliorer sensiblement la précision de la localisation : d’une dizaine de mètres avec le système américain GPS à une précision centimétrique avec Galileo. Le positionnement précis et l’indépendance vis-à-vis du système américain ouvrent la porte à de nouveaux équipements et applications performantes, en particulier dans le contexte du parcours touristique où la précision de localisation peut être un élément fondamental et différenciant pour une application de tracking.
 
La précision centimétrique et l’intégrité du signal deviennent incontournables dans le cadre du développement de véhicules autonomes et de l’optimisation de la gestion de flottes qui peuvent intéresser directement le secteur du tourisme, pour répondre par exemple à la problématique de mobilité dans un contexte de Jeux olympiques ou de tout événement à grande échelle.
 
La précision de localisation avec le système Galileo va permettre par ailleurs d’améliorer l’aide à la navigation pour les plaisanciers, en particulier lors de la phase délicate d’entrée au port. Cette aide à la navigation peut être complétée par un système de surveillance de la morphologie sous-marine par télédétection spatiale pour établir des cartes bathymétriques et limiter ainsi les risques pour les plaisanciers. La gestion des risques épidémiologiques est une problématique pour laquelle les domaines du spatial, du tourisme et de la santé peuvent se rejoindre et amener des applications nouvelles au service des voyageurs. Un exemple intéressant est l’utilisation d’imagerie satellitaire à très haute résolution pour extraire des indicateurs de la fragmentation du paysage (zones forestières, zones urbaines…) et en déduire des informations sur le développement du paludisme qui nécessite, pour la bonne évolution du moustique, la proximité d’une forêt et d’un centre-ville.

Le spatial au service du tourisme

En conclusion, l’environnement des acteurs du spatial évolue rapidement. En parallèle des activités étatiques, le NewSpace, apparu aux États-Unis, est un nouvel espace façonné par des entrepreneurs animés par la volonté de transformer les activités spatiales. Cette volonté se tourne vers l’espace lointain, avec la participation du secteur privé à l’exploration du système solaire, mais aussi vers notre Terre, avec de nombreuses initiatives privées qui proposeront demain des services nouveaux pour l’Internet par satellite, la navigation ou l’observation de la Terre, et qui auront un impact sur notre société. Dans ce nouvel écosystème, l’aide à l’émergence de nouvelles applications est une priorité en France et en Europe.
 
Le CNES est directement impliqué dans cette aventure, pour inventer l’espace de demain et façonner les nouvelles applications qui changeront notre société. Le tourisme est un espace d’innovation et de création qui peut tirer pleinement partie des technologies toujours plus performantes du spatial.
 
[ Retrouvez tous les chapitres du Cahier des Tendances sur ce lien.]

Auteur

  • Margot Ladiray
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