Commission zéro d'AF : un délai pour les agences ?

Autrement dit, un délai pour s'adapter à la nouvelle donne peut vraisemblablement être envisagé pour que les GDS et SSII puissent s'adapter à ce "nouveau modèle économique". Néanmoins, Air France est bien dans une recherche de maîtrise des coûts. Sur l'exercice 2003-2004, la compagnie a versé 529 millions d'euros aux distributeurs, soit une baisse de 6,1 %. On le comprend, pour conserver des commissions jusqu'au 31 décembre 2005, le Snav n'aura guère d'autres solutions que de dénoncer devant les tribunaux la volonté d'Air France de faire jouer la désormais célèbre clause de revoyure. Ce délai est toutefois une fois une bonne nouvelle pour les distributeurs auxquels ils restent moins de huit mois pour se préparer techniquement à prendre des frais. Lors de la convention du Snav Ile-de-France, quelques agents de voyages évoquaient la possibilité d'attaquer la compagnie pour abus de position dominante. Laquelle a alors beau jeu de mettre en avant sur le marché national la concurrence des TGV et des low cost ou même de souligner que le résultat bénéficiaire de KLM n'est même pas suffisant pour acheter un Airbus. Les résultats de la compagnie, positifs pour la 7e année consécutive, ne permettent en effet pas aux dirigeants d'Air France de sombrer dans un excès d'optimisme. "Malgré une recette tout à fait décevante tout au long de l'année et en particulier au dernier trimestre, le contrôle des coûts d'exploitation a permis de dégager un résultat faible mais néanmoins convenable compte tenu de la morosité générale", souligne le directeur général exécutif d'Air France, Pierre-Henri Gourgeon. Il ajoute que "le plan triennal d'économie de coûts mis en œuvre par Air France rapportera 200 millions d'euros sur l'exercice en cours contre 100 millions d'euros prévus initialement".
Chiffre d'affaires en baisse, résultat net de 93 ME
Air France a dégagé sur l'exercice 2003-2004 un résultat net bénéficiaire de 93 millions d'euros conforme à ses prévisions. Malgré un chiffre d'affaires en baisse de 2,3 % (12,3 milliards d'euros) la Bourse de Paris saluait ce résultat mardi matin : l'action progressait de 1,44 %. Si l'on prend en compte la seule activité passage, "un bon second semestre a permis de compenser la faiblesse du début d'exercice". Le coefficient d'occupation a légèrement baissé à 75,6 %. Air France précise qu'elle cherche toujours à "adapter sa capacité" plutôt que de "dégrader le niveau tarifaire". En ce qui concerne les réseaux, à l'exception de l'Asie et du Moyen-Orient, le long-courrier a connu une très bonne activité permettant de maintenir le taux d'occupation à un peu moins de 80 %. La compagnie se félicite du développement "de l'Amérique latine" et d'une reprise sur l'Asie. Au cours du quatrième trimestre, une baisse du trafic de 8,1 % a été constatée sur le réseau Caraïbes-Océan Indien "liée à un environnement concurrentiel plus difficile". Le chiffre d'affaires passage régulier long-courrier a toutefois chuté de 5,6 %. Le moyen-courrier s'améliore sur le second semestre mais "souffre de la faiblesse du trafic affaires et de la compétition tarifaire". Le chiffre d'affaires est en baisse de 2,6 %. Enfin, le marché national "a été soutenu par une très bonne tenue de la recette unitaire dans un contexte d'activité stable" : le chiffre d'affaires est en hausse de 5,7 %. Sur ces trois segments, Air France accuse une baisse de 2,6 %.