Fin de la gratuité du train : la SNCF reste ferme

La SNCF se veut conciliante, mais ne recule sur aucun point, dans la bataille du rail qui l'oppose au Snav après que la Société nationale a supprimé la gratuité aux agents de voyages depuis le 1er mars. Lors de la présentation des résultats 2003 du transporteur, son président Louis Gallois a voulu apaiser les esprits : "Nous avons des discussions en cours, mais il faut dire que ce n'est même pas un problème conjoncturel. C'est juste un débat normal." De plus, le patron de la SNCF a assuré que les relations commerciales n'étaient en rien entamées entre les deux partenaires. "Tout ça est passager", a-t-il conclu. En revanche, si Guillaume Pépy, numéro deux de la SNCF, a également voulu apaiser le débat, il n'est pas moins resté ferme sur les engagements pris par le transporteur depuis le 1er mars : "Il est fini le temps de la gratuité à 90 %. Il n'y a plus de passe-droits chez nous, que ce soit pour les politiques, les célébrités ou les agents de voyages. Nous donnons une réduction de 50 %, mais nous ne pouvons pas aller au-delà, car la Cour des Comptes nous l'interdit." Le blocage est donc total, puisque le Snav a maintenu sa position lors de son assemblée générale annuelle : la gratuité avant le 31 mars date après laquelle le syndicat menace la SNCF de poursuites judiciaires. Malgré ce "débat tendu", l'activité commerciale ferroviaire en agences ne souffre pas, au contraire. Les ventes connaissent en effet un léger regain après une année 2003 en baisse d'environ 3 %. En marge des résultats, la SNCF a annoncé être en avance de 3,5 % sur les objectifs des ventes en agences, à la fin février. La première quinzaine du mois de mars affiche même une hausse de 15 % par rapport à celle de 2002. Dans un contexte plus général, l'activité Grandes Lignes a généré 4,78 milliards d'euros de chiffres d'affaires, égale à 2002. Pourtant, elle a été plus rentable grâce notamment au plan Starter d'économie lancé l'an dernier par la SNCF dont le volet "relance commerciale" lui a permis de gagner 15 ME de plus.
La SNCF évite le plongeon en 2003
La SNCF affiche un chiffre d'affaires en hausse de 1,6 % en 2003 à 22,5 milliards d'euros, mais stable à périmètre constant (+ 0,2 %). "Compte tenu du contexte national avec les grèves et international, nous pouvons dire que la SNCF a montré une réactivité encore inédite, et qu'elle sort donc de l'année 2003 renforcée dans ses objectifs", a déclaré Louis Gallois, le président de la SNCF. Selon lui, l'impact des grèves aurait eu un coût estimé à 270 ME, alors que le plan d'économie Starter a permis de récupérer 150 ME.
Depuis le début de 2004, Guillaume Pépy, directeur général exécutif de la SNCF, a noté une augmentation de 19 % du trafic d'Eurostar et de 11,5 % en recettes. Ce redressement conjoncturel a suscité un commentaire ironique de Louis Gallois : "J'ai appris que British Airways avait récemment baissé ses tarifs. C'est sûrement parce que nous les avons gratouillé fortement." Autre combat en cours, le retour des lignes Corail à la rentabilité. Après la mise en service des rames Teoz sur la ligne Paris-Strasbourg, la SNCF envisage de mettre ce matériel dès cette année sur l'axe Paris-Limoges-Toulouse. De plus de nouvelles rames duplex sont attendues cette année sur les grands axes TGV (activité en hausse de 3,3 % sur les trois premiers mois 2004).