La commission zéro va pénaliser les entreprises

Dans le domaine du voyage d'affaires, la facture risque également d'être salée pour la clientèle entreprise des spécialistes du business travel. Car sans commission, pas de rétrocession de commission. On le sait, les agences affaires ont, depuis plusieurs années, pris l'habitude de reverser la commission que leur versaient les compagnies aériennes à leurs clients. Comme nous l'a expliqué un spécialiste du secteur, cette pratique, née aux États-Unis, "avait pour but de rendre plus transparente la relation entre les entreprises et leurs agences". En effet, si les agences reversent leurs commission à leurs clients en compte, ces derniers ne peuvent pas les accuser de travailler dans l'intérêt du transporteur plutôt que dans le leur. Elles se mettent donc à l'abri d'une suspicion somme tout légitime. Qui plus est le système a l'avantage de ne faire dépendre la rémunération des agences ni des variations du prix des billets ni de la fluctuation de la commission reversée par les compagnies. Pour les entreprises qui fonctionnaient avec ce système (on estime que sur le marché français 30 % de l'activité voyage d'affaires est gérée avec des rétrocessions), le deal était vraiment gagnant puisque bien souvent le montant des rétrocessions était égal ou supérieur au coût généré par les agences. Un temps qui semble bel et bien appartenir au passé… Et expliquer aux entreprises qu'elles vont devoir payer et pour leurs billets et pour le service des agences risque de ne pas être si simple, "surtout dans un pays comme la France où l'on a une tradition du service tout compris" explique notre spécialiste. Bref, généraliser la prise de frais (de gestion ou à la transaction) nécessitera non seulement un gros travail (dans un réseau comme Protravel, seule la moitié des clients fonctionne comme ça) analytique (pour trouver le montant juste) et qualitatif (pour être sûr des services rendus), mais également pas mal de pédagogie.