Un rapport sur la lutte contre le tourisme sexuel impliquant des enfants, remis jeudi 9 septembre au gouvernement, suggère à la France de renforcer sa coopération judiciaire et économique avec les pays qui reçoivent de tels "touristes" français.
D'après l'Unicef, trois millions d'enfants dans les pays pauvres sont victimes de "touristes sexuels" en provenance des pays riches. Élaboré à la demande des ministères de la Famille et du Tourisme par un groupe de travail (médecins, juristes, ONG, professionnels du tourisme..), le rapport souligne des "progrès" depuis les années 90 dans la lutte contre l'exploitation sexuelle des mineurs (congrès mondiaux de Stockholm et Yokohama, engagement des professionnels du tourisme, durcissement des législations...). Mais des lacunes demeurent. Certes, la France peut poursuivre et punir ses ressortissants ou résidents qui ont commis à l'étranger des crimes sexuels sur des mineurs. Mais les procès sont extrêmement rares. Il faudrait, selon le rapport, "encourager, dans le cadre de conventions, les autorités locales à signaler les Français suspects de tourisme sexuel aux autorités françaises". Pour le reste, le rapport suggère de davantage "sensibiliser et informer les ressortissants français s'expatriant ou voyageant à l'étranger", en insérant un rappel de la loi sur les billets d'avion ou les contrats de travail, ou de créer un label de "tourisme respectueux des enfants". En exemple de bonnes pratiques, le ministre délégué au Tourisme, Léon Bertrand, a cité un groupe français qui interdit à Bangkok l'entrée de ses hôtels à des mineurs non accompagnés de leurs parents.
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