Le Quai d'Orsay joue avec les nerfs des tour-opérateurs

Les producteurs viennent d'envoyer un courrier documenté au Quai d'Orsay.
Alors que les TO membres du Ceto reprenaient dimanche dernier les voyages vers les pays touchés par le raz de marée du 26 décembre, le site "Conseil aux voyageurs" du Quai d'Orsay recommandait encore vendredi de "reporter tout voyage vers le Sri Lanka et les Maldives avant que la situation ne soit normalisée". Pour l'Inde, en revanche, le site gouvernemental confirme que "la situation du pays tend à se normaliser sur les zones les plus touchées situées en bord de mer dans les régions du Tamil Nadu, Pondichéry, Andhra Pradesh, Kerala, Nicobar et Andaman. Les sites touristiques ne connaissent pas de difficultés d'approvisionnement en eau potable, en denrées alimentaires et les infrastructures locales (gares, aéroports, routes, eau, santé) fonctionnent normalement". Même constat positif pour la Thaïlande où l'on peut désormais se rendre sans risque de contracter des maladies infectieuses. Selon le Quai d'Orsay, "la vie quotidienne et les activités ordinaires dans les nombreux hôtels, restaurants et centres de plongée se poursuivent normalement sur la plus grande partie de Phuket". René-Marc Chikli remarque : "Voilà des informations enfin en phase avec la réalité, dommage que le site pénalise toujours les Maldives." Le président du Ceto regrette toutefois un manque de cohésion interministérielle en Europe. Emmanuel Foiry, PDG de Kuoni France, estime pour sa part qu'en agissant ainsi, "le Quai d'Orsay cherche à se couvrir et ne prendre aucun risque. Sur place, 15 personnes de chez nous établissent quotidiennement un état des lieux. Elles nous confirment que la plupart des hôtels sont opérationnels, qu'il n'y a pas d'épidémie (rapport identique de l'OMS) et que 17 hydravions sur 19 attendent aujourd'hui les clients". Malgré ces comptes rendus mis à jour par les professionnels, le Quai d'Orsay campe sur ses positions. Il semblerait en effet que les conclusions des TO ne soient pas suffisantes pour cette institution qui ne fait confiance qu'aux rapports établis par les postes consulaires sur site. Une source proche du dossier nous révèle cependant que les recommandations devraient s'assouplir sur les Maldives dès cette semaine. En attendant, le Ceto ne se démonte pas, il vient même d'envoyer au Quai d'Orsay un courrier documenté sur la situation réelle aux Maldives. "S'ils n'ont pas les moyens d'avoir des informations précises, qu'ils se réfèrent aux professionnels", conclut Emmanuel Foiry qui compte une centaine de clients au départ vers les Maldives avant la fin du mois.