Les professionnels du tourisme qui ont côtoyé Philippe Demonchy, disparu lundi 16 mai, rendent hommage au "créateur des réseaux volontaires".
Jean-Pierre Mas, président du Snav, le range dans la catégorie des plus grands : "Au même titre que Philippe Polderman (fondateur de Fram), Jacques Maillot (créateur de Nouvelles Frontières) ou Gilbert Trigano (à l’origine du Club Méditerranée), il fait partie des grandes personnalités de l’industrie du voyage, c’est un morceau d’histoire qui disparait. C’est le créateur des réseaux volontaires. Il n’avait pas seulement des idées. Il a su les mettre en pratique. Avec talent, il a su résister à beaucoup d’adversité. Lorsque j’ai pris la présidence d’AS Voyages, j’ai retrouvé l’histoire de Selectour. J’ai pu consulter des documents qui restent aujourd’hui d’une extraordinaire actualité. Philippe Demonchy était un visionnaire. Je ne faisais pas partie de son cercle d’amis. J’ai toutefois eu l’occasion de voyager en sa compagnie. C’était un compagnon particulièrement agréable. Il avait beaucoup d’esprit, d’humour".
Dominique Beljanski, présidente de Selectour Afat, estime que Philippe Demonchy est "un modèle pour nous tous, le chemin qu’il nous a tracés fonctionne toujours aujourd’hui". Richard Vainopoulos, président de Tourcom, se souvient de rapports sur le mode "je t’aime moi non plus". Il raconte : "Nous étions souvent en concurrence car lui était favorable à un réseau d’enseignes et moi à un réseau de services. Il y a eu beaucoup d’empoignades, de discussions mais à la fin on allait boire un pot ensemble et c’était fini. Sa parole était toujours respectée. Son réseau était solide, à son départ il s’est effrité. Ses successeurs n’ont pas fait le poids et se sont fait avalé par Afat".
Jean Korcia, président de Manor, évoque un "ami" qu’il "appréciait beaucoup". Il ajoute : "C’est un précurseur dans la profession et plus particulièrement dans l’univers de la distribution. Nous sommes tous venus après lui. Je garde de très bons souvenirs de lui. Sa gentillesse et son savoir vont nous manquer". Raoul Nabet parle de celui qui l’a conseillé tout au long de ses années à la présidence de l’APST d’un homme "qu’on aimait écouter et qui donnait envie de voir plus loin". Et il estime "avoir eu la chance de souvent l’écouter".