Les réseaux d'affaires serrent la vis

Un constat teinté de lucidité ! Moins de quatre mois plus tard, la filiale française (2.615 personnes réparties sur 150 sites) du géant du voyage d'affaires a annoncé lors d'un comité central d'entreprise un plan social portant sur la suppression de quelque 400 postes. "Il s'appliquera sur un an de fin 2005 à fin 2006", souligne Guy Besnard, responsable des ressources humaines. Et de préciser : "Nous avons voulu donner du temps au temps afin de faciliter les mesures d'accompagnement." Au banc des accusés, le nouveau modèle économique. Mais plus que la suppression des commissions, c'est l'avènement de nouvelles technologies favorisant la multiplication des réservations en ligne qui oblige les réseaux à s'adapter. Et à rationaliser. "Les entreprises cherchent de plus en plus à contrôler la politique voyage qu'elles mettent en place. Aussi veulent-elles diminuer les coûts à la transaction. Seul le 'on line' permet de le faire", explique encore Guy Besnard. Si, pour l'instant, l'activité en ligne représente environ 20% du volume du réseau, AEV ambitionne d'atteindre les 30% en 2006. Il n'est donc pas étonnant de voir les réseaux d'affaires investir massivement dans le développement des fameux Self Booking Tools (SBT) proposés aux entreprises. Selon certains analystes, l'utilisation de ces outils de réservation automatisée induit des économies de 15 % à 20 % du budget voyages dans l'entreprise. Le constat est donc simple. D'un côté, les réseaux sont contraints de baisser leur coût de fonctionnement et "sacrifient" une partie de leur personnel au nom de la rentabilité ; de l'autre, elles misent sur l'automatisation d'un certain nombre de tâches, ce qui nécessite l'embauche et la formation d'un nouveau personnel. Pour davantage de productivité. Leur salut est sans doute à ce prix.
CWT implantera un e-center à Belfort en juillet 2005
Après sa fusion avec Protravel au printemps 2004, Carlson Wagonlit Travel France a présenté un projet de réorganisation (76 postes menacés) lors d'un comité central d'entreprise en novembre dernier. Une mesure "nécessaire", selon la direction, pour assurer la compétitivité du réseau. Mais la compétitivité passe aussi par la modernisation et la création de nouvelles structures. Ainsi, CWT a choisi la ville de Belfort pour implanter, à compter du mois de juillet 2005, un nouveau centre européen de traitement des réservations clients. D'ici à mi-2006, cet e-center devrait mobiliser quelque 150 conseillers voyages. Les effectifs seront composés pour moitié de conseillers déjà salariés de Carlson Wagonlit Travel, en provenance soit de Belfort même, soit d’autres centres CWT. L’autre partie des effectifs sera recrutée et formée localement, en partenariat avec la Ville de Belfort et le Conseil général du Territoire de Belfort. Une tentaine de futurs collaborateurs est d’ores et déjà en formation. "Lorsque cela est commercialement possible, nous faisons le choix de ne pas délocaliser nos services à l’étranger", déclare Jean-Claude Tacnet, directeur général de CWT. A noter qu'environ 30% des réservations devraient être gérées par des outils de réservation en ligne. Par ailleurs, une école de formation sera intégrée au centre pour que l'ensemble des collaborateurs puisse bénéficier d'une formation permanente et ainsi délivrer un service de qualité.