Ils sont écœurés et veulent le faire savoir. Face à la déliquescence de leur entreprise, des salariés de Donatello qui en ont gros sur le cœur témoignent. Ils nous racontent leurs incertitudes, leur colère et leur tristesse.
"C’est fini, on est morts !" Pour les salariés de Donatello, l’aventure est terminée. Alors au 81 rue Saint-Lazare, ils sont un petit nombre à avoir imaginé ce panneau "On est Donatello" et l'avoir fixé sur la plaque de cuivre à l’entrée de l’immeuble. Ils sont sans illusion sur l’avenir de leur entreprise mais ça fait mal quand même. "C’est très dur, cela fait des semaines qu’on ne dort pas ou pas bien, qu’on attend de savoir, on ne nous dit rien" raconte cette représentante du personnel. C’est la presse professionnelle qui leur a appris qu’il y avait un candidat à la reprise puis un deuxième. Aujourd’hui, ils n’attendent plus que les annonces de l’administrateur judiciaire. A savoir la liquidation de la SASU Euroservices Voyages et leur licenciement. Déjà la paie du mois de décembre 2014 n’a pas été versée par virement bancaire. "On a reçu un chèque par courrier, et encore, c’est arrivé le 12 janvier !" raconte cette élue. "Certains salariés n’ont même pas leur paie de décembre. A Bordeaux et ailleurs, ils sont 4 ou 5 à attendre leur chèque, et ce n’est pas faute d’avoir relancé la direction !" déplore-t-elle. "On a envoyé des courriers, des mails. On est le 22 janvier et on n’a ni réponse ni argent", témoigne une des personnes concernées qui se demande quelle action engager maintenant.Selon l’estimation des élus des salariés, 84 personnes resteraient sur le carreau. "On va être licenciés, il n’y en aura que 5, peut-être 6, de Donatello à Paris et Marseille, qui seront conservés s’il y a une reprise. Ainsi qu’une dizaine de Marmara. Les autres, on est déjà morts ou presque", dit cette représentante du personnel. Elle se rappelle avec une grosse amertume le slogan du TO créé par Antonio D’Apote et longtemps synonyme de beau voyage : "Action, Réaction, Efficacité".
Le tour-opérateur et ses agences sont placés en redressement judiciaire depuis la fin décembre 2014.