Suivez-nous grâce à nos newsletters S'inscrire

Production

Jean-Marc Siano, président du directoire du groupe Nouvelles Frontières

Image
Quatre mois après sa dernière conférence de presse, Jean-Marc Siano accepte de confier au Quotidien du Tourisme les premiers résultats de son plan de redressement mis en place en janvier dernier.Êtes-vous satisfait des premières tendances d’activité enregistrées par le  groupe NF ?
Plutôt satisfait.
D’autant que pour le dernier quadrimestre, nous sommes en phase avec les objectifs fixés et que  pour les prévisions des trois prochains mois, la tendance est la même. Toutefois, après un premier trimestre satisfaisant, nous traversons un second trimestre contrasté : avril est en retrait par rapport à l’an dernier (vacances scolaires, élections...) et, à l’inverse, mai, juin, juillet sont nettement en avance. L’été s’annonce plutôt bon.

Envisagez-vous un retour à l’équilibre dès cette année ?
Il est encore trop tôt pour le dire, mais notre plan de redémarrage est bien parti, s’agissant du redéploiement des agences, du développement d’Internet, de la relance d’activité de Corsairfly comme de la création d’une nouvelle gamme d’hôtels-clubs éco. D’ailleurs, je tiens à préciser que ces mesures de relance résultent de mes choix et de ceux du directoire. TUI AG n’intervient en aucun cas dans nos décisions stratégiques, contrairement à ce que j’ai pu lire parfois. Certes, notre actionnaire réagit, et c’est légitime, mais aux résultats seulement. Tout actionnaire n’a qu’un seul juge : le retour sur investissements ! En outre, TUI AG n’a pas l’habitude d’imposer une stratégie à ses filiales, et sa méthode de management en Europe est extrêmement respectueuse.

En vous accordant une rallonge de 160 ME en décembre 2006, vos actionnaires vous ont témoigné une certaine confiance. Ils sont en droit d’attendre des résultats positifs cette année.
J’y travaille. Mon seul objectif aujourd’hui reste le retour à la profitabilité. C’est ma priorité. Alors cela passera évidemment par un gain de parts de marché, mais pas seulement. Un élément clé de ce retour au profit concerne en premier lieu l’aérien et la surcapacité de Corsairfly : nous l’avons réajustée en sortant de la flotte fin mars un B747-300. Depuis, la capacité a baissé de 11 %, le taux de remplissage est meilleur et le revenu par siège supérieur.
 
Ces changements obligent-ils Corsairfly à renoncer à certaines ambitions ?
Non. Corsairfly se redimensionne. Aujourd’hui la compagnie qui compte six B747-400 et deux A330 se repositionne sur la Réunion – nous avons repris 8 % de parts de marché sur cet axe –, s’installe sur l’île Maurice avec un taux de remplissage de 90 % (2 vols par semaine), introduit une troisième rotation sur Madagascar en juin, dessert Mayotte et ouvrira bientôt Nosybe. Avec une flotte plus productive, des appareils de nouvelle génération mieux utilisés, il n’est donc pas question pour Corsairfly de renoncer à ses ambitions. D’autant que pour l’été le taux de remplissage a déjà pris six points. 

Ce retour à la profitabilité a nécessité  un plan social. Où en est le dossier ?
Il suit son cours. Malheureusement, Corsairfly doit encore se séparer de 187 personnes. Nous avons fait appel au volontariat. Les choses se passent aussi bien que possible dans ce contexte.

En janvier dernier, vous évoquiez une remise en question de vos marques tour operating. Où en est votre réflexion ?
Le gros travail de rationalisation de l’offre NF, enclenché il y a quelques mois, va s’accentuer, car le marché a un besoin permanent de nouveautés. Grâce à une gestion plus saine de ses produits, NF va pouvoir répondre au plus grand nombre de clients et ainsi nourrir sa vocation de grand généraliste français qui se multi-spécialise. Aujourd’hui, les clients NF consomment 60 % de circuits contre 40 % de séjours et sont autant attirés par les USA ou le Canada que la Chine ou l’Inde. À nous de faire en sorte que cette marque soit synonyme de choix et d’expertise.

Et pour TUI ?
TUI garde son positionnement “moyenne gamme supérieure” qui s’appuie sur la force de Corsairfly. Cette stratégie le rend particulièrement compétitif sur des destinations comme la République dominicaine, le Mexique, le Sénégal ou l’île Maurice. Du côté de l’offre, qui reste toujours très “séjours” (70 %) malgré notre partenariat avec National Geographic, peu de changements. Mais, comme vous le savez déjà, les produits TUI pourront être commercialisés dès le mois de juin par les 220 agences Nouvelles Frontières. Et cela peut faire la différence. Outre le fait que nous sommes en deçà des objectifs fixés en 2003 (le TO qui ne travaille qu’avec le réseau classique n’a pas atteint les 100 000 clients visés), il n’est pas raisonnable de nous passer plus longtemps d’un canal de distribution comme le réseau NF qui s’élargit de jour en jour et qui par ailleurs a besoin d’être alimenté par des produits du groupe.

Les productions NF et TUI ne risquent-elles pas de faire doublon ?
Pas du tout, dans la mesure où ni les produits sélectionnés, ni les prix, ni même les envies des clients ne sont identiques. Ainsi, chez TUI, le prix moyen est 20 % supérieur à celui de NF, les hôtels proposés sont essentiellement classés 4* et 5* contre des 3* et 4*. Les clients TUI sont très séjours et ceux de NF très circuits. Donc aucun risque pour que les deux productions se phagocytent. Je dirais plutôt qu’elles sont complémentaires. 

La Commission européenne doit statuer le 4 juin sur la possible fusion entre First Choice et TUI AG. Si elle donne son feu vert, y aura-t-il des synergies entre Marmara et TUI France ?
Il est encore trop tôt pour en parler. Il y aura sûrement des réflexions intéressantes à mener dans le futur mais pour l’heure, je crois que l’enjeu pour les deux entreprises est de faire en sorte que chacune continue de développer son business model.

Visez-vous toujours les 450 points de vente en 2008 ?
Tout à fait. Qu’il s’agisse d’exploitation en propre – nous venons d’ouvrir une agence à Paris Nord II -, comme de franchises, nous serons partout où les zones de chalandise le permettront. Notre objectif est de couvrir 60 % du territoire contre 46 % aujourd’hui. À raison d’une quinzaine d’ouvertures d’ici à la fin de l’année, auxquelles s’ajoutent les 220 agences NF en portefeuille et les 120 agences Havas sous contrat ou en cours d’affiliation, nous devrions être dans les clous.

Un mot sur le différend qui vous oppose à l’Association des franchisés Havas ? 
Jeudi 9 mai, le tribunal de commerce de Bobigny a nommé un médiateur. Personnellement, j’estime que le recours au tribunal n’était pas nécessairement la meilleure voie, néanmoins cette nomination ouvre une étape constructive. Évidemment, nous sommes pour le dialogue. Il faut faire évoluer le cadre de nos accords sachant que le développement d’Internet et le changement du mode de rémunération des compagnies aériennes ont changé la donne. Nous sommes ouverts... et je remarque d’ailleurs que de nouveaux franchisés nous ont rejoints et ne nous ont pas quittés.

Multiplier l’activité Internet par trois est l’un de vos chantiers prioritaires…
D’ici fin 2008, les opérations de réservations par le Net seront entièrement automatisées. L’offre qui se contentait de 20 000 produits en 2006 en compte désormais plus de 300 000. Notre objectif est de mettre en ligne 700 000 possibilités de voyages dans les mois à venir et de dépasser les 200 ME de CA via ce canal.

Une dernière question concernant Top Résa : y serez-vous ou pas ?
Nous y serons, mais avec un seul stand regroupant l’ensemble des marques et des métiers du groupe, à savoir Corsairfly, Havas, Jet4you et TUI. Même si l’ambiance sera au travail, nous ne dérogerons pas aux traditions et maintenons donc notre soirée. Nous accompagnons les organisateurs de Top Résa dans leur réflexion même si je comprends les tour-opérateurs qui ne viendront pas. Aujourd’hui, chaque euro investi par un TO doit en retour avoir des retombées financières.

Bio express
1964 : Naissance à Paris
1983 : Entre chez Rev Vacances où il devient directeur du département des transports aériens
1997 : Diplômé en management stratégique d’entreprise à l’École Supérieure de commerce de Paris
1997 : Directeur adjoint du tour operating et directeur du développement chez Kuoni France où il siège au directoire.
2002 : Directeur du tour-opérateur Nouvelles Frontières et DG de JV (la direction marketing commerciale du groupe lui est rattachée).
Janvier 2003 : Nommé membre du directoire du Groupe NF.
Septembre 2003 : Lancement de la marque TUI France dont il est le DG.
2004: Lancement de la nouvelle stratégie de tour operating on-line.
Septembre 2006 : prend la présidence du groupe NF.
Jean-Marc Siano est marié et a un fils. Passionné de sport, il pratique la course à pied, le tennis et le yoga.
Interviews Nouvelles Frontières

Auteur

  • La Rédaction
Div qui contient le message d'alerte

Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Déjà abonné ? Créez vos identifiants

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ? Remplissez les informations et un courriel vous sera envoyé.

Div qui contient le message d'alerte

Envoyer l'article par mail

Mauvais format Mauvais format

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format

Div qui contient le message d'alerte

Contacter la rédaction

Mauvais format Texte obligatoire

Nombre de caractères restant à saisir :

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format