Pour l'Autorité de la concurrence, la création de lignes d'autocars, dont l'offre est aujourd'hui maigre, ne réduirait pas la part du gâteau de la SNCF.
Certains usagers "acceptent de prendre plus de temps dans les transports, pour un prix moins élevé que le train", explique Bruno Lasserre, président de l'Autorité, qui présentait les conclusions au terme d'une année d'enquête sur ce marché. Aujourd'hui, seuls 0,0005% des voyages longue distance en France sont effectués en autocar, contre 4% en Grande-Bretagne ou 5% en Suède. Les deux compagnies de cars qui se partagent aujourd'hui le marché de la longue distance sont des filiales des deux frères ennemis du transport, Transdev avec Eurolines et la SNCF avec IDBus. Sont actuellement desservies 61 villes françaises, via 175 liaisons. Mais 10 d'entre elles représentent 75% de la demande, et sont parallèles à des lignes TGV. En effet, l'Autorité de la concurrence pointe du doigt la réglementation en la matière. Les trajets en car entre plusieurs régions sont autorisés soit dans le cadre d'une convention entre les collectivités locales - autorités organisatrices de transports - et les transporteurs, soit, depuis 2011, en cabotage lorsque le véhicule effectue un trajet international.La seule solution offerte aux compagnies d'autocars pour relier deux villes françaises est de faire passer la frontière au véhicule, et de proposer plusieurs arrêts entre les points d'arrivée et de départ. Dans ce cas néanmoins, le cabotage ne peut pas représenter plus de la moitié de son activité. Quitte à refuser des passagers. Bruno Lasserre évoque un "cadre réglementaire malthusien (...) qu'il faut à notre avis revoir de fond en comble". La FNTV "accueille très favorablement les recommandations émises par l’Autorité de la Concurrence". Ces "recommandations rejoignent les démarches accomplies par la Fédération, dès 2009, lesquelles avaient abouti au dépôt d’un projet de loi en 2012. Ce travail de sensibilisation des pouvoirs publics aux effets bénéfiques de l’autocar a été repris dans le cadre de la réforme de la décentralisation, et devrait inciter le gouvernement à prévoir une disposition dans son volet 2 en cours de préparation dans les différents ministères concernés, celui des Transports et celui de l’Intérieur".