La saison hiver sur les Antilles bien partie

Efforts des acteurs locaux et institutionnels récompensés.
Conjoncture favorable ou vrai renouveau de la destination ?
Depuis le temps que les professionnels du tourisme attendaient cette nouvelle ! Oui, selon les tour-opérateurs, les compagnies aériennes et les acteurs institutionnels du tourisme, les ventes sur les Antilles repartent vraiment. "La reprise est nette", estime-t-on chez NF, particulièrement sur la Guadeloupe. Chez le voyagiste Exotismes, la demande pour la Martinique décolle avec une hausse constatée début novembre de 40 % (+ 30 % sur la Guadeloupe). Starter est en avance sur ses objectifs avec une croissance de 12 % à 14 % par rapport à l'an dernier, quand Fram affiche une augmentation de 15 %. L'agence en ligne Expédia voit la demande pour des vols sur ces destinations multipliée par 5 sur Fort-de-France et par 3 sur Pointe-à-Pitre. Des tendances inespérées après la menace fin 2002 d'un marasme sans précédent. "Les acteurs locaux et les professionnels se sont mobilisés, sont devenus plus rigoureux, et les moyens financiers ont été plus efficacement réaffectés", constate Pascal Reine Adelaïde, directeur du Comité martiniquais du tourisme. Le CMT veut donc profiter de cette conjoncture pour resserrer les liens avec les TO revendeurs. "Nous sommes en négociation avec les voyagistes qui apportent une valeur ajoutée en termes de volume et d'image pour signer une convention avant la fin de l'année. Le CMT s'engage à les assister en terme de communication, PLV, brochure, roadshow ou éductour." La visibilité des Antilles n'en sera que plus grande, alors que les produits antillais s'affichent déjà via les compagnies aériennes, les voyagistes, que la Guadeloupe se fait entendre à la radio et que la Martinique va profiter des fêtes pour lancer une campagne publicitaire. Sans l'aide du gouvernement cette année puisque la campagne du Club Outre-Mer "La France des trois Océans" lancée l'an dernier n'a pas été reconduite cet automne. Pour autant, l'optimisme reste mesuré. Les professionnels savent certainement tout ce qu'ils doivent aux intempéries qui ont frappé la République dominicaine en septembre dernier. En effet, la demande pour cette île se tasse un peu. "La formule séduit aussi peut-être moins", glisse Greg Créantor responsable long-courrier chez Starter. Réponse à la fin de la saison.
La Réunion dans l'incertitude mais volontaire
Les chiffres laissent René Barrieu, le directeur du comité du tourisme de la Réunion perplexe. Le trafic aérien entre la métropole et l'ancienne île Bourbon a augmenté de 10 % en 2004. Parallèlement, le Club de la grande hôtellerie regroupant les principaux hôteliers de l'île enregistre une chute du taux d'occupation de 3 % à 4 %. "L'année sera probablement plus difficile qu'en 2003, et 2005 nous laisse dans l'incertitude", prévoit-il. Les collectivités locales veulent donc sortir de ce brouillard en impulsant une politique de reconquête sur les 5 ans à venir. Au programme, lancer des campagnes de communication dans les régions et se rapprocher des TO en signant des partenariats. Un air de déjà vu du côté des Caraïbes. L'objectif final est d'atteindre 600 000 touristes en 2010 contre 430 000 actuellement. La situation est cependant loin d'être en crise, certains TO comme Exotismes ont enregistré une hausse de 23 % sur l'année, tandis que le trafic Corsair enregistre une "progression de 11 %" sur l'année.