Le patron de Carré Evasion blanchi par la justice

L'affaire remonte à l'été 2003. Confronté à des problèmes de trésorerie, liés notamment au drame du lac de Banyoles en Espagne dans lequel 21 retraités originaires de l'ouest de la France avaient péri dans le naufrage d'un bateau de croisière en 1998, Carré Voyages cesse brutalement son activité. "A la suite de cet accident, j'ai dû verser près d'un million d'euros. J'ai tenu cinq ans. Après, avec des évènements comme le tsunami, ce n'était plus possible. J'ai déposé le bilan. Une claque énorme" résume le dirigeant. Conséquence : plus de 800 clients qui avaient versé des arrhes voient leur voyage annulé. Si les sommes versées ont servi à rembourser les créanciers de l'entreprise ou comme l'explique Jean-Claude Carré à faire "rouler l'entreprise", aux yeux des juges, cela s'apparente à un détournement de fonds. En octobre 2006, le chef d'entreprise est condamné à 8 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lorient pour "abus de confiance". Aussitôt, Jean-Claude Carré décide de faire appel. "Mon avocat a très bien compris et mis en avant que cet argent servait à préparer la saison suivante. A bloquer des chambres d'hôtels ou alloter des sièges d'avion". C'est le 15 janvier dernier que le dirigeant a été relaxé par la Cour d'appel de Rennes. "Le tourisme, c'est un virus. Mais on n'est pas à l'abri d'un accident. Ce qui m'est arrivé peut arriver à d'autres" souligne Jean-Claude Carré qui s'est relancé en créant un réceptif - Ker Maroc - au Maroc, en ouvrant un restaurant - La Bohème - à Marrakech et en s'occupant de la gestion d'un riad."J'ai 70 ans. J'ai envie de bosser, de me refaire".