SeaFrance a profité cet hiver d'une moindre concurrence

Après une année 2003 assez difficile et dont la morosité a entraîné un plan de réduction des coûts "sans pour autant toucher aux emplois", précise immédiatement Kathy Fleta, directrice du pôle commercial et développement de SeaFrance, le premier trimestre 2004 a, en revanche, été prometteur. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : globalement, la compagnie a enregistré une hausse de 20,6 % par rapport au premier trimestre 2003 et sur l'Europe continentale (France, Belgique, Hollande, Allemagne, Italie et Espagne) cette progression atteint même 28,7 %. Les raisons d'un tel succès ? La désertion de la concurrence et l'évolution significative d'Internet dans les ventes. En effet, de fin décembre à fin mars, Hoverspeed a suspendu son exploitation et P&O a réduit sa flotte, d'une part en retirant un navire de sa flotte et d'autre part en consacrant entièrement au fret l'un de ses bateaux mixtes. De plus, que ce soit le site Internet grand public ou celui réservé aux professionnels (lancé en septembre dernier), les réservations par ce canal représentent désormais 25 % des ventes avec "un maintien du taux de commission pour les agences de 10 %", souligne Kathy Fleta. Mais tout n'est pas complètement rose en ce début d'année puisque la hausse des prix du tabac a engendré une baisse du trafic piétons côté britannique de 40 % : "venir profiter du duty free n'est plus rentable " et un nouveau concurrent un peu particulier vient sévir sur la ligne Douvres-Boulogne. "SeaFrance ne réagira pas à l'arrivée de Speed Ferries, dont la politique tarifaire low cost diffère totalement de notre stratégie", poursuit Kathy Fleta. Enfin, la compagnie lance cette année diverses offres : "SeaPass" pour les passagers réguliers (huit traversées pour 640 E), accorde jusqu'à 20 % de réduction pour toute réservation effectuée au moins deux mois à l'avance et lance une escapade week-end à partir de 22 E par personne sur une base de 4 personnes avec un véhicule.