TUI en France : les yeux plus gros que le ventre ?

Ainsi, dans une récente interview accordée à nos confrères de La Tribune, Jean-Marc Siano, DG du groupe, confiait "devoir revoir ses objectifs à la baisse… et espérer 60 000 clients au lieu des 100 000 annoncés au lancement de la marque sur le marché français". Pourtant, le 9 décembre dernier, celui-ci inscrivait son 10 000e client et achevait avec satisfaction sa phase de rodage. Il faut croire que, depuis, tout n'a pas été "comme sur des roulettes" pour la filiale française du géant allemand, qui pensait rapidement trouver sa place parmi les principaux généralistes français. C'était sans compter sur un marché atone, un contexte économique morose et une industrie du tourisme toujours en crise – même si l'on s'évertue à dire le contraire. A l'heure du bilan, TUI France n'a séduit que 35 000 clients en 6 mois. Mais le TO n'a pas dit son dernier mot et attend beaucoup plus de l'été, qui correspond à sa haute saison. "Deux tiers de nos ventes doivent être réalisés en cette période", soutient Jean-Marc Siano. Et d'ajouter : "Si nous atteignons l'objectif de 60 000 clients, j'estimerai acquise l'implantation de notre marque et de notre production dans le paysage français." Pour Richard Vainopoulos, président du réseau Tourcom qui réalise près de 10 % des ventes de TUI France, on ne peut décemment pas encore parler d'échec. "C'est dans la durée que l'on pourra juger ses performances, laissons-lui le temps de s'installer", ajoute-t-il. Il faut dire qu'à l'instar de Thomas Cook TO, TUI n'est pas arrivé au meilleur moment. Ces derniers mois, le marché est plutôt mou et les ventes éparses… pour tous les voyagistes d'ailleurs. Les clients attendent le dernier moment avant de finaliser leurs achats et cherchent le meilleur prix. Rien d'étonnant alors à ce que le panier moyen espéré par TUI à 1 000 euros soit plus proche des 900. Et l'été n'est pas fait !
Nouvelles Frontières mise sur la proximité
Après Nantes et avant Lyon, Marseille. En accord avec sa stratégie de "reconquête régionale", Eric Debry, président du directoire de TUI France dont NF est filiale à 100 %, était mardi 15 juin dans la capitale phocéenne. Objectif : communiquer sur les offres récentes de Nouvelles Frontières et affirmer une présence renforcée auprès des clients. Le groupe NF en a visiblement besoin. Cinq années de déficit ont laissé des traces. Alors que 2004 annonce le redressement, l’heure est au redéploiement, qui passe par un maillage plus étroit du territoire. Un programme a été lancé en ce sens, il y a un an et demi. Sur la région Sud, "un bon seuil serait d’atteindre 40, voire 45 agences d’ici à 2006", avance Eric Debry. 32 agences y sont aujourd’hui implantées, de Toulouse à Nice. Parmi les pistes suivies en Provence, des installations en centres commerciaux, à Marseille Bonneveine et à Aubagne. Une autre agence intra muros pourrait voir le jour à Marseille, dans le quartier Cinq Avenues, dès 2005. Dans les grandes agglomérations, la priorité serait ainsi donnée aux agences intégrées, les villes moyennes étant plutôt destinées à recevoir des points de vente franchisés.