Le comité d'entreprise de TUI attend le rapport de son expert-comptable. Pour le secrétaire du CE de TUI, la question du "projet industriel" se pose. "Il y aura un impact sur les salariés de TUI comme ceux de Transat". Les deux groupes ont déjà expérimenté des fusions.
Alors que le CE de Transat France a intenté une action en référé, celui de TUI France attend le rapport de son propre expert-comptable sur le rachat et ses conséquences. "Il nous le présentera vendredi prochain en Comité d'entreprise extraordinaire" indique Lazare Razkallah, secrétaire du CE de TUI. Comment Apex, l'expert de TUI, a-t-il pu travailler alors que son confrère, Raisonnances, est allé en justice pour obtenir des éléments comptables ? "Le cabinet Apex est notre expert-comptable depuis plusieurs années, il nous rend tous les ans son rapport sur la situation financière de l'entreprise. Il connaît donc bien les comptes de TUI France", explique le membre du CE.
L'expert-comptable qui a eu accès aux 1.000 pages du dossier de notification transmis à la Commission européenne estime "avoir de la matière pour nous remettre un bon rapport sur ce qu'il peut y avoir demain" précise-t-il. L'élu fait remarquer que Transat publie ses comptes et que la liste des agences Look peut se retrouver même si cela demande un travail long et fastidieux.
Entreprises jumelles et doublons
Comme chez Transat, les salariés "savent qu'ils seront touchés" indique le secrétaire du CE de TUI. "Nos entreprises sont jumelles, il y a des doublons dans tous les services" souligne-t-il, citant son propre exemple à la Direction des systèmes informatiques où "nous sommes six salariés, comme à la DSI de Transat, soit douze personnes en tout".
Chez Transat comme chez TUI, on est déjà passé par des fusions. Du côté de Transat, il y a eu celle avec Bennet en novembre 2006 puis celle de Look, Amplitravel et du réseau d'agences Euro Charter en 2013. Pour TUI, la fusion de Nouvelles Frontières, Tourinter, Aventuria et Marmara est intervenue en 2012, non sans difficultés. On se souvient de Perspectives, le plan de départs volontaires (PDV) qui a supprimé 330 postes en 2014.
Préparer l'après 31 octobre
"Entre toutes les entités, on commençait à avoir une culture d'entreprise commune, ça commençait à fonctionner" note Lazare Razkallah qui sait que cette nouvelle fusion va "déstabiliser" les salariés de TUI, comme ceux de Transat.
Dans les deux sociétés, on attend de connaître le projet industriel que va présenter la direction de TUI. Tout va dépendre de l'accompagnement social et des indemnités de départ qui vont être négociés. "Nous allons avoir des intérêts communs avec ceux de Transat" assure Lazare Razkallah.
Des salariées ont déjà eu l'occasion de se rencontrer et d'échanger. C'était lors de la course à pied féminine La Parisienne, le 11 septembre dernier. Sous l'impulsion des CE, une équipe commune TUI-Transat a concouru. Cette première approche -dans un contexte moins tendu qu'aujourd'hui- a permis de réaliser que "les problématiques (étaient) les mêmes".