Exaspéré d'apprendre ce qui passe autour du Snav par voie de presse, Georges Colson, son président, a tapé du poing sur la table.
Il a tenu à donner sa version des faits. "Une mise au point indispensable dans un marché perturbé et une année difficile" a t-il expliqué en préambule. À ses côtés, Mumtaz Teker, président de la famille des TO et Rachid Temal, secrétaire général du Snav.Georges Colson a tenu d'abord à rappeler que la "vocation du Snav n'était pas de suivre les comptes des adhérents" faisant allusion à l'affaire Elégance. "Il ne faut pas confondre le Snav avec un juge financier ! Jamais vous ne me verrez critiquer en tant que président du syndicat telle ou telle prise de position commerciale d'un adhérent". C'est donc clair, pas de business au Snav. Ensuite, il est revenu sur le départ de plusieurs TO du syndicat, officiellement Marmara et Donatello, et maintenant Kuoni. Il avait dans la main la lettre toute chaude de la démission d'Emmanuel Foiry, président de Kuoni France qui quitte officiellement le Snav "parce que les réformes tant attendues tardent à se mettre en place." "Ça ne me fait pas plaisir..." a lâché Georges Colson du bout des lèvres. "C'est vrai qu'il y a un malaise, les producteurs pensent que ce syndicat ne se bat que pour la distribution. Ils oublient que nous sommes intervenus dans l'affaire Ultramarina !" Mumtaz Teker renchérit : "S'il y a des gens qui partent, je le regrette mais bon... c'est leur choix ! Je pense qu'il y a une trop grosse pression sur les TO de la part de la distribution". L'explication de ces départs en série ? Pour Mumtaz Teker, "la démission de mes collègues est un signal". Que le Snav semble avoir entendu. Georges Colson annonce en effet qu'il va lancer une grande campagne de rapprochement entre les TO et les distributeurs, (la mise en place de la commission de déontologie co-présidée par le président de Selectour et un TO en est un exemple). "Aujourd'hui nous avons une opportunité importante de nous mettre d'accord sur un objectif commun : nous attaquer ensemble au marché". Quant à la réforme "tant attendue" des statuts, le président du Snav rappelle la complexité de la tâche (il faut gérer les susceptibilités) mais veut tout mettre en oeuvre pour arriver à un projet bien ficelé et validé par tous (avec trois familles TO, distribution, réceptif) pour le congrès de Biarritz en janvier... "si tout est prêt !". Les 6 familles du Snav en chiffres :
Les indépendants : 345 adhérents, 28,89% des cotisations
Les volontaires : 486 adhérents, 33,35% des cotisations
Les industriels : 30 adhérents, 15,78% des cotisations
(La distribution : 861 adhérents, 78,02% des cotisations)
Les TO : 140 adhérents, 13,4% des cotisations
Les groupistes : 69 adhérents, 3,16% des cotisations
(La production : 209 adhérents, 16,56% des cotisations)
Les réceptifs : 61 adhérents, 5,42% des cotisations