Deux millions de visiteurs en moins.Le secrétaire d'État se veut optimiste.Le moment des incantations et des réunions est bel et bien dépassé.
Depuis le début 2004, c'est le temps des bilans 2003. Et celui dressé pour l'année écoulée par le ministère du Tourisme est plutôt négatif, comme ceux des professionnels du tourisme, qu'ils soient agents de voyages, hôteliers ou voyagistes. Donc, selon les chiffres ministériels, la fréquentation touristique en France est passée de 77 millions d'entrées en 2002 à 75 millions l'an dernier, soit une chute de 2,6 %. Pire, les recettes de la ligne "voyages" de la balance des paiements s'élèvent à 32,3 MdE en 2003, soit une chute de 5,4 % par rapport à 2002. A titre de comparaison, celles de l'Espagne ont crû de 4 % malgré un nombre d'entrées stable. Parmi les nationalités les plus réticentes à se rendre en France en 2003 figurent, sans surprise, les Américains (– 19 %) et les Japonais (– 13,6 %). Or, ce sont les touristes les plus contributeurs. En même temps, 10 % des Français continuaient à partir à l'étranger, avec un montant des dépenses en légère hausse de 0,6 %. Malgré tout, le secrétaire d'État au Tourisme s'est voulu optimiste, à tel point qu'il a donné l'impression de vouloir relativiser un bilan touristique en demi-teinte, en rappelant toutes les actions entreprises par le gouvernement. Des actions qui selon Léon Bertrand ont permis de sauver l'essentiel (conseil interministériel sur le tourisme, politique de relance pour les Dom-Tom, Assises du tourisme, cellules de veille, création de label Qualité et d'une marque France, etc.). Or, vu les résultats 2003 du tourisme français et malgré les approximations statistiques ministérielles, quelle leçon tirer ? Ces mesures visant à relancer la destination France restent encore bien floues et leur calendrier pour le moins imprécis.
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