Règles de la concurrence bafouées.Conclusions d'un expert attendues."Soit on attaque, soit on lève le pied." Richard Vainopoulos, président de Tourcom, attend pour le 15-20 septembre les conclusions du cabinet juridique international mandaté pour démontrer que le maintien de la valeur faciale du seul prix du transporteur sur les billets d'avion contrevient à la réglementation de la concurrence, en France et en Europe.
Le tout, évidemment, à l'heure de la suppression des commissions. Les conclusions de cette étude seront communiquées à Air France et aux principales compagnies. Au-delà du combat juridique, il déploie d'autres arguments. "Les consommateurs et leurs associations réclament des prix fixes." Il prend comme exemple les différends qui ont pu exister autour de la communication sur des prix hors taxes par des entreprises. Et il ajoute : "Quand un client achète un package, il fait un chèque avec le montant du prix global." Évidemment, il regrette que le Snav ait signé avec Air France "sans obtenir de contrepartie". "La compagnie ne veut plus commissionner les agences ? Alors les agences doivent être libres de fixer le prix des billets qu’elles vendent." Autrement dit, la marge réalisée par l'agence ne regarde pas le client. Il expliquait déjà dans un communiqué mi-juillet : "D’un côté, la compagnie veut continuer de contrôler les prix des billets pour maîtriser le marché. De l’autre, elle entend bien pratiquer des frais suffisamment faibles pour mettre en difficulté les distributeurs indépendants. C’est finalement une façon d’organiser la concurrence pour mieux la tuer. A terme, personne n’y gagnera. Ni les agences. Ni les consommateurs… Ni Air France."Valeur faciale et valeur ajoutéeIl y a comme une incohérence entre le combat désespéré pour obtenir que n’apparaisse sur le billet qu’une valeur faciale, intégrant le prix du transport et les taxes addittionnés des frais de l’agent, et le désir maintes fois exprimé dans les assemblées de faire reconnaître la valeur ajoutée de l’agent de voyages. De deux choses l’une : ou l’agent apporte un vrai service à son client et il faut bien que ce dernier en reconnaisse la véracité en en connaissant le prix, ou il reste un simple distributeur de produits ficelés à prix affichés tout compris. Quant à l’argument qui veut que les consommateurs soient demandeurs de prix nets, il est démenti par les faits, notamment par la mise en place par de nombreux opérateurs (tous métiers de services confondus) de factures détaillées, une tendance “encouragée” par des associations de consommateurs qui exigent d’avoir toujours plus de transparence. C’est d’ailleurs sur cette valeur nouvelle, celle de la transparence de la facturation des prestations, que les professionnels pourraient axer leurs futures campagnes de pub. En communication, c’est toujours bien de se mettre du côté du client…
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