Les Celtes sont certes les ancêtres communs des Bretons, des Gallois et des Écossais. Mais, de nos jours, il serait utopique de vouloir à tout prix trouver une identité commune à des peuples qui ont chacun de leur côté bénéficié d'apports culturels et de brassages de populations pendant plus de quinze siècles. Voilà qui demande quelques explications.
- Bref historique du peuplement celte : au cours du Ier millénaire av. J.-C., les Celtes – un groupe de peuples sans doute originaires d'Europe centrale, dont les dialectes sont issus de la même famille linguistique, le celtique – envahissent progressivement un vaste territoire allant de la façade atlantique de l'Europe à la mer Noire. Alors qu'en Europe continentale les Germains et les Romains soumettent la puissance celtique dès le Ier s. av. J.-C., dans les îles britanniques les tribus celtes résistent aux envahisseurs, notamment en Écosse, au pays de Galles, en Cornouailles et en Irlande. Mais au Ve s., l'arrivée des Anglo-Saxons (peuples germaniques) oblige les Celtes de l'île de Bretagne (l'actuelle Grande-Bretagne) à émigrer en masse vers l'Armorique qui deviendra par la suite la Bretagne.
- L'héritage celtique aujourd'hui : outre un farouche esprit d'indépendance et des liens affectifs évidents, ces anciens bastions celtes parlent encore des langues aux racines communes. En Écosse, le gaélique – une branche du celtique qui comprend aussi l'irlandais – n'est cependant plus parlé que par 1,5 % de la population, principalement dans les îles Hébrides. Le mot “whisky” vient d'ailleurs du gaélique uisce beatha, qui signifie “eau de vie”. Au pays de Galles où le gallois est depuis 1993 une langue officielle au même titre que l'anglais, son déclin s'est stabilisé (20 % de la population) depuis que le gouvernement a pris des mesures pour relancer son usage (enseignement bilingue, chaîne de télévision). En se promenant au pays de Galles, on remarque d'ailleurs des similitudes avec le breton qui appartient à la même famille linguistique, ainsi que des références mythologiques communes même si les légendes du roi Arthur et de Merlin l'Enchanteur ont été anglicisées. Reste que si l'héritage commun reste ténu, des deux côtés de la Manche on assiste au même regain d'intérêt pour la “celtitude”. Et comme en Bretagne, le pays de Galles et l'Écosse voient de plus en plus fleurir des festivals de musique celtique.
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