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Tendances

« Mieux vaut critiquer le tourisme que les touristes »

Dans un entretien donné il y a quelques jours au Figaro, le sociologue Rodolphe Christin dénonce une nouvelle fois les dérives du tourisme de masse et de l’industrie touristique. Morceaux choisis.

 
 
Conscient que « la norme aujourd’hui pousse au départ en vacances », Rodolphe Christin estime « déraisonnable cette pression sociale qui fait consensus et qui rend l’activité touristique unanimement désirable alors que le tourisme n’est en rien une industrie vertueuse ». Il précise, « dans un monde organisé comme un système touristique, nous sommes tous des touristes à un moment ou à un autre. Par conséquent, mieux vaut critiquer le tourisme que les touristes, ça heurte moins et c’est plus efficace ».
 
Autre sujet sur lequel sociologue s’interroge, l’impact sur l’environnement. Et Rodolphe Christin de se dire préoccupé par les émissions de gaz à effet de serre avec le « développement préoccupant du tourisme de croisière » car « les navires émettent en moyenne, en une journée, autant de particules fines qu’un million de voitures, le soufre en plus ».
 
Pour l’auteur du « Manuel de l’antitourisme », « il est banal d’entendre les gens parler du départ en vacances comme d’un besoin indispensable pour endurer le reste de l’année ». Soit dit en passant, précise le sociologue, « le productivisme du travail contamine souvent le temps soi-disant libre des vacances : nombre de séjours touristiques se transforment en marathon. Il faut en profiter à fond, voir et faire un maximum de choses. Le culte de la performance existe aussi pendant le temps dit libre : en montagne, par exemple, il est courant de rencontrer des traileurs pour qui marcher en altitude ne suffit plus. Critiquer le système touristique revient à remettre en cause l’ensemble d’un mode de vie lié à la société de consommation, c’est-à-dire à la société de production ».
 
« Il faut, je pense, séparer le tourisme des vacances. Apprendre à être en vacance me semblerait salutaire, justement pour parvenir à ébranler les conditionnements de la vie ordinaire, par exemple en ayant recours à la contemplation. Le voyage relève d’une quête particulière qui n’est pas le privilège d’une élite économique ou politique, au contraire ».
 
Pour faire face à l’industrie du tourisme, Rodolphe Christin recommande de se souvenir de de cette maxime de l’écrivain voyageur Nicolas Bouvier, « le voyage commence au bout de ma chaussure ». Autrement dit, « inutile d’aller loin, même si tout le monde n’a pas le talent de cet écrivain pour réaliser des miracles de sagesse ».

Auteur

  • David Savary
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