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Transport

Aéroports stratégiques : à qui la gestion?

En 2004, l'État – dans le cadre de la décentralisation – a transféré la propriété et la responsabilité de la gestion des aéroports régionaux aux collectivités locales.
Avant fin 2006, tous les aéroports seront aux mains des CCI, conseils généraux, régionaux ou communautés de communes. Tous? Pas tout à fait. Car entre-temps, l'État a communiqué la liste des huit aéroports de la métropole (en plus de ceux de Paris et des Dom-Tom) qu'il juge stratégiques pour la nation: Bordeaux, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice, Toulouse et Strasbourg. Pour ceux-là, l'État aimerait garder la mainmise et prévoit, dans sa loi du 20 avril 2005 relatif aux aéroports, de donner 25% minimum du capital de la société de gestion aux chambres de commerce, 15% maximum aux collectivités locales et d'en conserver 60%. Du moins, dans un premier temps car puisque l'État ne tient pas à en assurer les conséquences financières, il souhaiterait se désengager progressivement au travers d'un partenariat public-privé.
"La question est de savoir à quelle hauteur et sous quelle forme? Est-ce simplement pour la construction ou cela comprendrait-il aussi la gestion aéroportuaire? Et surtout avec qui?", s'interroge François Marie, président de l'association des aéroports francophones et directeur de Nantes Atlantique. "Déjà, nous savons qui nous ne voulons pas dans le capital! Il serait par exemple néfaste que de grands aéroports comme Paris ou Londres deviennent décisionnaires car leur intérêt serait de faire transiter par eux tous les vols internationaux tandis que l'intérêt des usagers de province serait au contraire de voir développer des liaisons internationales directes depuis leur ville." Dans le même ordre d'idée, il serait dangereux qu'une compagnie aérienne entre dans le capital de l'aéroport. "Ryanair vient d'investir un milliard de dollars à Francfort Hahn, souligne François Marie. Si une compagnie vient sur une plate-forme de province, cela va forcément en changer le réseau. D'ailleurs si elle veut mettre autant d'argent sur la table, c'est bien dans ce but." Or, les changements opérés seraient alors davantage au profit de la compagnie (en empêchant par exemple d'autres compagnies de s'implanter) que des passagers. Autre investisseur qui peut poser problème: une entreprise de BTP. "Si un bâtisseur devenait actionnaire majoritaire, l'aéroport deviendrait peut-être un chantier perpétuel, analyse Michel Corset, directeur de la CCI de Nantes. Car l'actionnaire penserait davantage à construire sur le site aéroportuaire qu'à développer de nouvelles lignes."
On le voit, la partie qui se joue aujourd'hui entre l'État et les collectivités dépasse largement la lutte de pouvoir entre l'un et les autres. Car les choix finaux influenceront forcément le développement des plates-formes, la création des lignes et… les services offerts aux clients.

Auteur

  • La Rédaction
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