AF joue la carte de la différentiation au sol

Comme l'expliquait mercredi dernier Pascal de Izaguirre, directeur général Exploitation de la compagnie, "à l'avenir, la différentiation entre les compagnies se fera essentiellement au sol". Et sur ce sujet, Air France entend bien ne pas rater le train des nouvelles technologies. Les "e-services", c'est ainsi qu'on les appelle chez AF, ont été développés (et le sont encore) "pour répondre aux fortes attentes de la clientèle en matière de fluidité et d'autonomie". Des attentes qui sont d'autant plus marquées que le vol est court. Mais que recouvre exactement le terme de e-services ? Pour être synthétique, on dira que cela inclut les sites Internet, le billet électronique, l'impression de la carte d'embarquement à domicile, les bornes libre-service et last but not least, la biométrie. En ce qui concerne l'e-ticket, on dira que 70 % des billets émis au départ de France le sont déjà sous forme électronique. Pour sa part, l'enregistrement sur Internet, opérationnel depuis le 1er décembre, n'est possible que si le passager dispose d'un e-ticket et d'un numéro d'identifiant (Flying Blue ou CB). Notons que le billet peut parfaitement avoir été acheté dans une agence de voyages. L'enregistrement sera étendu à l'ensemble du réseau AF/KLM dès avril 2006. Les BLS (bornes libre-service), qui permettent aux passagers de s'enregistrer eux-mêmes, sont aujourd'hui au nombre de 283, réparties sur 42 escales. En 2007, il devrait y en avoir 500 sur 70 escales. Elles permettront bientôt de changer de vol à la dernière minute ou de s'inscrire en liste d'attente. L'objectif de la compagnie est de faire en sorte que fin 2008, 3 clients sur 4 utilisent les BLS. Ce qui devrait être possible grâce au développement des comptoirs de dépose-bagages.
Pégase ou la biométrie au service de la rapidité
Dans les aéroports, les ruptures de charges sont particulièrement nombreuses : enregistrement, passage de l'inspection, filtrage, police de l'air et des frontières, embarquement… On le sait, ce sont des sources de stress, mais aussi de la perte de temps. Pour y remédier, Air France mise sur le développement de ses services. Si l'aspect lié à enregistrement est traité via les BLS (bornes libre-service) et la carte d'embarquement imprimable à domicile, les contrôles de police relèvent du programme Pegase, qui fait appel aux techniques biométriques. Pour le moment, il ne s'agit que d'un test, mais l'idée pourrait être généralisée. Conçu en accord avec le ministère de l'Intérieur, Pegase permet au passager, après une inscription auprès de la police de l'air et des frontières et la délivrance d'une carte, de passer en 15 secondes à travers un sas biométrique (où ses empreintes sont comparées avec les données que contient la carte). En deux mois, plus de 5 000 clients se sont inscrits au programme Pegase. Mais rien ne permet aujourd'hui au passager d'échapper à l'inspection filtrage, qui reste l'un des points de perte de temps les plus importants dans les aéroports.