Un animateur menotté et attaché sur son siège (certes en première classe, mais tout de même), c'est sur ça fait désordre.
Si le cas Delarue a été médiatisé il n'est pas pour autant isolé.Air France explique qu'il y a à bord de ses vols une centaine d'incidents, à la gravité variable, par an. Et seul un tiers d'entre eux sont d'un genre comparable à celui provoqué par la vedette du petit écran, la plupart du temps à cause d'abus d'alcool et/ou d'autres substances. De toute façon, lorsqu'on sait que la compagnie transporte quasiment 1 million de passagers par semaine, ça permet de relativiser. Pour autant, à l'occasion de l'affaire Delarue, un syndicat de naviguant a expliqué qu'il y avait de plus en plus de cas de ce genre. Des incidents auxquels Air France apporte des réponses graduées. Ça commence généralement par un simple mais ferme rappel à l'ordre (au passage on notera que l'uniforme et l'autorité qu'il confère prend là toute son importance). En cas d'agressivité verbale, l'équipage, formé à réagir en fonction des situations et des cultures qu'il rencontre, présente à l'aspirant sauvageon un texte, écrit en 20 langues différentes qui lui explique en substance qu'il est en train de franchir la ligne jaune et les risques qu'il encoure. A ce stade le commandant de bord est informé de la situation. Si le passager récalcitrant passe au stade des insultes et que l'équipage considère que la sécurité du vol est mise en danger, le commandant peut ordonner, même si c'est extrêmement rare, le recours à la force, avec l'utilisation des menottes et des lien de contention (sorte de bandes velcros qui serve à maintenir le "forcené" collé à son siège). Le stade ultime consiste carrément à dérouter le vol. Et là, gare à la facture. Ajoutons que sur une compagnie américaine, c'est sans doute avec un "skymarshal" (et qui dit "skymarshal" dit arme à feu, entraînement militaire et angoisses post 11 septembre) n'ayant jamais vu "Ca se discute" que l'animateur aurait fini par avoir une explication…sans doute musclée.
Transport