Air France : 40 ans d'amour avec la Chine

Cet hiver, AF et KLM exploiteront 59 vols par semaine.
Les classes avant génèrent la moitié des recettes.C'est un anniversaire d'un genre particulier qu'Air France s'apprête à célébrer aujourd'hui. En septembre 1966, AF fut la première compagnie occidentale à desservir la Chine continentale. "Une particularité sans doute appréciée des autorités chinoises", précise Jean-Louis Pinson, directeur général pour les lignes Asie de la compagnie. Mais le poids de l'histoire ne suffit pas à expliquer pourquoi la Chine est – et devrait rester encore longtemps– une des pièces essentielles du dispositif du groupe Air France-KLM en Asie. C'est la croissance économique chinoise en général et celle du trafic en particulier, plus de 18% par an depuis 10 ans pour le seul segment international, qui fait de la Chine un axe de développement incontournable pour les compagnies aériennes. En terme de trafic, cela se traduit pour Air France par une progression entre 2001 et 2005 de 27.000 passagers à 800.000 passagers. D’où une augmentation de capacité de l'ordre de 11% en 2006. Pour le seul programme hiver 2006-07, Air France et KLM opéreront 59 vols par semaine (respectivement 33 et 26). AF desservira Pékin, tout comme Shanghai et Hong Kong, 10 fois par semaine (7 vols en B777-300 et 3 vols en A330-200), mais opérera sur Canton trois fréquences hebdomadaires. KLM, elle, volera en quotidien sur Pékin et Hong Kong et opérera 9 vols par semaine sur Shanghai et 3 sur Chengdu. A l'été 2007, précise Jean-Louis Pinson, "Air France devrait monter à 11 vols par semaine sur Shanghai et à 13 sur Hong Kong avant de généraliser une offre biquotidienne en 2008". Il faut dire que contrairement à ce qui existe avec l'Inde, l'autre point fort d'AF en Asie, l'accord bilatéral avec la Chine offre une marge de développement intéressante. D'autant que la compagnie française travaille avec China Eastern et China Southern afin de pouvoir offrir à ses clients "dès l'été 2007", des destinations chinoises en partage de code au-delà de ses points d'entrée en Chine. En attendant, comme l'explique le DG, les routes chinoises sont "rentables, les classes avant, qui représentent 20% du trafic, génèrent la moitié de la recette". Aujourd'hui, les remplissages des appareils de la compagnie de et vers la Chine se répartissent comme il suit : 39,7% des passagers proviennent de France, 17% d'Europe et 39,7% de la zone Asie-Pacifique. Pour le moment, 69,4% de ses clients voyagent pour des raisons professionnelles, 17,4% pour le tourisme et les loisirs et 13,2% entrent dans la catégorie VFR (visite, famille, relation). Des répartitions que le dynamisme économique et celui, concomitant, de la classe moyenne chinoise, devraient contribuer à faire bouger.
La compagnie française, un acteur historique du ciel chinois
Si c'est en 1966 que commencent les opérations d'Air France en Chine continentale (soit deux ans après que le général de Gaulle eut reconnu le régime de Mao), les relations de la compagnie avec le monde chinois sont bien antérieures. En effet, le 10 août 1938, un Dewoitine 190 de la compagnie, le "Ville de Vientiane" se pose à Hong Kong en provenance de Paris. Pour y parvenir, il aura fait escale à… Marseille, Naples, Corfou, Athènes, Castellorizo, Tripoli, Damas, Bagdad, Bouchir, Djask, Karachi, Jodhpur, Allahabad, Calcutta, Akyab, Rangoon, Bangkok, Saigon et Hanoi. En 1940, la desserte est suspendue. En 1947, AF ouvre Paris-Shanghai (en DC4) et Saigon-Hong Kong (en DC3). En 1949, Air France suspend ses vols pour cause de guerre civile. La compagnie ne reviendra vers la Chine, devenue populaire entre-temps, qu'en 1966, avec un Boeing 707 et la réouverture de la ligne Paris-Shanghai. Enfin, en 1973, la compagnie ouvre sa première liaison commerciale vers Pékin. Depuis, le transporteur français n'a jamais cessé de développer son offre sur ce marché.