Air France dévoile sa grille de frais

Comme prévu, les montants des fees seront différenciés selon trois critères (voir infographie) : le type de canal de distribution (agences Air France/ comptoirs d'aéroports, call center, Internet), le type de vols (court, moyen et long-courrier) et le type de tarifs (haute et moyenne contribution, basse contribution). "Il y a dans cette grille à la fois une logique économique, commerciale et de compétitivité par mode d'achat", indique Jean Wierviorka, responsable des ventes directes chez Air France. Du fait des différences de coûts entre les trois canaux de distribution, les fees facturés seront plus élevés dans les agences de la compagnie, un peu moins pour les réservations par téléphone, encore moins via le site Internet d'Air France. Sur ce dernier mode de réservation, "le client fait le travail lui-même et s'attend à trouver un tarif plus bas", explique le cadre d'Air France. Pour ne pas devenir hors marché face à la concurrence du TGV et des low cost sur les réseaux intérieurs et européens, Air France appliquera sur ces vols des frais de services inférieurs au réseau long-courrier. Selon Jean Wierviorka, la mise en place de ces frais de services ne va pas augmenter le prix du billet. Car le schéma global d'Air France est de baisser les tarifs actuels qui incluent la commission versée aux agences, afin que l'ajout des frais n'augmente pas le prix final. La compagnie envisage de financer une campagne de publicité pour informer le client qu'il devra désormais payer des frais de services fixés par le distributeur en plus du prix net de transport. Libre après aux agences de voyages d'appliquer la grille d'Air France ou de proposer leur propre barème de frais en apportant peut-être une simplification.
Une première : sur Internet, AF vendra moins cher que les agences
"C'est la première fois qu'Air France commercialisera des vols à des prix inférieurs à ceux du canal de distribution traditionnel, cela c'est une révolution", indique Robert Darfeuille, président de la commission Air du Snav. En effet, les frais de services que la compagnie appliquera sur ses ventes directes réalisées sur son site Internet seront nettement moins élevés que ceux qui seront facturés dans ses propres agences, lesquels devraient être grosso modo proches des frais facturés par les agences de voyages physiques. "Quel sera l'impact sur l'accélération des ventes en ligne ? Les clients vont-ils basculer sur Internet ? Je ne sais pas, il faudra être vigilant", reconnaît-il. Par ailleurs, si les agences calquent leurs grilles de frais sur celle d'Air France pour ne pas être hors marché, celles qui font beaucoup de billetterie basse contribution sur le réseau intérieur gagneront plus avec le nouveau système, tandis que seront plus touchées les agences qui vendent essentiellement du long-courrier haute contribution. Pour autant, les agences qui traitent ce type de billets fonctionnent majoritairement en management fees, selon Robert Darfeuille. Reste à régler l'harmonisation des taux de TVA avec Air France pour éviter une différence qui se répercuterait sur le prix du billet final.