Air France persiste et signe sur l'Asie

Plus que ce chiffre impressionnant qui s'explique par la baisse d'offre de l'an dernier en raison du Sras, l'offre en sièges est en hausse de 9 % par rapport au programme prévu l'an dernier avant le déclenchement du Sras, qui était lui-même en progression de 11 % sur l'été 2002. "Notre développement concerne essentiellement la Chine, le Viêt-nam, la Thaïlande et le Japon", précise Jean-Louis Pinson, directeur général Asie-Pacifique d'Air France. La hausse de 50 % de capacité sur la Chine s'explique par l'ouverture de la ligne Paris-Canton cet hiver et par la mise en place sur Pékin d'un Boeing 747 contre un B777 l'été dernier. Le lancement de vols non-stop sur le Viêt-nam (qui ne passeront donc plus via Bangkok), doublé d'un accord de code-share avec Vietnam Airlines (Cf. QDT d'hier) entraîne une augmentation de l'offre de 26 % et de 48 %, respectivement sur Hanoi et Ho Chi Minh-Ville. Du coup, le vol à destination de Bangkok qui sera opéré en B 747, contre un A340 l'été dernier, continuera sur Manille, Air France mettant fin à ses trois vols hebdo sans escale sur les Philippines. "Nous augmentons donc notre capacité de 47 % sur la ligne de Bangkok", précise Jean-Louis Pinson. Enfin sur le Japon "qui repart fort", Air France passe de 14 vols hebdo à 17 en se renforçant sur Tokyo. Malgré la grippe aviaire, qui n'a selon Jean-Louis Pinson "paralysé les engagements [que] pendant deux semaines et uniquement sur le Viêt-nam et la Thaïlande", la compagnie maintient donc la barre sur l'un de ses trois marchés stratégiques avec l'Europe de l'Est et l'Amérique latine. D'ailleurs, selon les pronostics de l'association internationale du transport aérien (Iata), le trafic en Asie devrait croître de 14 % en 2004 après avoir chuté de 9,3 % l'an dernier.
Pas de franche reprise pour certaines compagnies, inquiétude pour d'autres
Quand Air France affirme que la grippe du poulet n'a entraîné qu'"une paralysie des engagements pendant 15 jours, uniquement sur la Thaïlande et le Viêt-nam", faut-il y voir de l'info ou de l'intox ? On en saura plus début mars avec la publication des chiffres de trafic du mois de février de la compagnie. Chez Japan Airlines, les annulations ont été minimes. Et si l'économie japonaise va mieux poussant certaines entreprises exportatrices à voyager, Jean-Louis Amalric, directeur des ventes France de la Jal, parle plutôt "d'une reprise qui se fait attendre". Nick Pendred, directeur commercial France de Cathay Pacific, constate "un retour vers la normalité après le ralentissement observé dans la deuxième partie de janvier et début février". Chez Singapore Airlines, on se dit rassuré par rapport à début février. "C'est surtout le Viêt-nam et les voyages incentives – dont certains ont été orientés sur l'Australie – qui ont été impactés (…). Dès avril, l'impact n'est plus marqué", explique Franklin Auber, directeur des relations extérieures chez SIA. En revanche, Gilles Ringwald, directeur commercial France de Thai, parle de "situation inquiétante" face aux baisses de 10 % des réservations pour le mois de mars et de 3 % pour avril alors qu'en règle générale cette période est propice aux engagements. Si ces derniers ne sont pas bons sur la fin du printemps, ils sont "acceptables" pour mai et juin et "excellents" pour l'été. Quant à l'hiver prochain, "la situation est normale". Quoi qu'il en soit, plusieurs compagnies préparent des promotions pour mars et avril.