Commission ou non, Air France ménage sa distribution en agence, comme en témoigne la présence en force de ses équipes lors du congrès Afat le week-end dernier.
L'occasion, pour Gilles Bordes-Pagès, directeur du développement, de rappeler les grands combats de la compagnie.Tout d'abord, il a insisté sur l'importance qu'attache AF aux agences de voyages : "parmi les acteurs aériens qui veulent s'appuyer sur la distribution en agences, il y a Air France. C'est même pour nous un canal prioritaire". Concernant les critiques au sujet du surbooking, il a d'abord expliqué qu'Air France fournissait en contrepartie "des compensations très importantes". Puis, s'indignant sur les chiffres communément avancés d'un taux de 10% de surbooking, il a tenu à remettre les pendules à l'heure : "le taux de passagers débarqués chez Air France est de 6 pour 10.000 !". Les low cost brouillent les pistes en matière prix
Mais le principal motif de préoccupation de la compagnie est la concurrence acharnée que lui livrent les low cost et la SNCF. À tel point qu'aujourd'hui Air France réalise 56% de son CA sur le long-courrier, 17% sur le moyen-courrier, 5% sur le court-courrier et 6% sur le domestique. Sur la France, il explique qu'en 2005, en termes de slots, le TGV a pris 78,5% de parts de marché, contre 19% pour la navette, et 1% pour les low cost "qui ont déserté la concurrence du TGV". Celles-ci se sont rabattues sur le réseau européen ou moyen-courrier semant le trouble dans l'esprit des clients. "Le référentiel de prix est faux, mais il est entré dans la tête du client. Et quand Easyjet affiche le slogan "2 steak frites ou un vol", cela ne correspond à aucune réalité économique en termes de prix".
La concurrence déloyale de la SNCF
En guise de riposte AF propose chaque jour "25 % de sièges à prix bas (autour de 100 euros)" et a créé une nouvelle compagnie à bas coût (à lire aussi). Face à la SNCF, le problème pour Air France n'est pas simple. Répondant au coup de l'écocomparateur (à lire aussi), il indique : "j'aime le TGV, je le prends souvent car j'ai l'impression en payant un billet de récupérer un peu de mes impôts"... Et s'empresse de rappeler qu'Air France qui a touché 3,5 milliards d'euros du contribuable pour être remise à flot dans les années 90 aurait "intégralement tout remboursé, alors que pour les 44 milliards du chemin de fer, on pourra toujours attendre". Pan sur le bec.