Besoin de rassurer le consommateur troublé depuis le crash de Flash Airlines.EADS Sogerma rappelle que l'entretien des avions est le même pour les charters.Air Méd veut créer un site Internet grand public avec des pages maintenance.
La remise en cause de la fiabilité des compagnies charter en raison de la surmédiatisation de l'accident de Flash Airlines à Charm el-Cheik en janvier 2004 et le besoin de rassurer le consommateur poussent les transporteurs à ouvrir les portes de leur maintenance. Après la compagnie charter tunisienne Nouvelair en mars dernier, Air Méditerranée, basée à l'aéroport de Tarbes-Lourdes, invite la presse aujourd'hui à visiter le site de maintenance d'EADS Sogerma Services à Bordeaux, qui s'occupe de l'entretien de ses 5 Airbus A321 et aussi de ses 4 Boeing 737, tous agréés JAR 145 (norme européenne). Objectif : "expliquer les procédures de surveillance des compagnies aériennes par les autorités civiles et évaluer les relations entre un transporteur et une société de maintenance", indique la Sogerma. Alors qu'avant le crash de Charm el-Cheik, le fait de ne pas être connu du grand public ne constituait pas un handicap car la connaissance des compagnies n'était pas la préoccupation majeure des passagers, la donne a changé. "Désormais, il y a une attente nouvelle des passagers qui veulent savoir avec qui ils volent, comment les appareils sont entretenus…", explique Antoine Ferretti, PDG d'Air Méd. Ce dernier veut même créer d'ici à la fin de l'année un site Internet d'information pour le grand public avec des pages concernant la maintenance des avions. "Ce qui était inimaginable il y a encore un an", indique-t-il. Dans ce besoin de communiquer, confier son entretien à EADS Sogerma Services, filiale du groupe aéronautique EADS, apporte de la crédibilité. "Avoir le label EADS est effectivement un confort", souligne Antoine Ferretti. D'autant que, comme le rappelait en mars Jean-Claude Trécu, DG d'EADS Sogerma en Tunisie, "tous les avions, qu'ils appartiennent à des compagnies charter ou régulières, sont entretenus selon les mêmes procédures". D'ici à la fin de l'année, la Sogerma n'aura en charge que l'entretien des Airbus d'Air Méd puisque la compagnie va remplacer d'ici là ses quatre Boeing 737 par deux ou trois A 320 en location. Air Méd reçoit son 2e A321 aux couleurs de FramEn plus de communiquer sur sa maintenance, Air Méditerranée, dont Plein Vent et Point Afrique sont en partie actionnaires, prend aujourd'hui livraison à Toulouse de son deuxième Airbus A321 reconfiguré pour le compte de Fram, avec qui la compagnie a débuté en avril un contrat d'affrètement portant sur 5 000 heures de vol par an (2 avions) pendant cinq ans. Le voyagiste a demandé le retrait d'une rangée de 6 sièges pour proposer 208 places et avoir un meilleur confort sur des avions repeints à ses couleurs. "En plus du confort, nous proposons des prestations à bord de qualité avec des repas chauds afin de redonner ses lettres de noblesse au charter", indique Georges Colson, président du directoire de Fram. Le partenariat avec Air Méditerranée sur deux avions succède à celui signé avec Euralair à l'époque (Air Horizons aujourd'hui) qui s'achevait fin mars. Reste encore un appareil chez Air Horizons, basé à Paris dont le contrat échoit en 2006. En attendant de voir si Air Méd récupèrera ou pas l'exploitation de ce 3e avion de Fram, le TO représente 30 % de son activité tandis que la compagnie française va assurer 30 % des affrètements du voyagiste. Voire un peu plus, car Fram affrète Air Méd au-delà de l'accord sur les deux avions. Basés à Lyon et Nantes, les deux Airbus d'Air Méd vont voler sur plusieurs destinations du bassin méditerranéen comme Palma, la Crète, l'Egypte, le Maroc, la Tunisie… mais aussi Dakar.
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