Skyteam a demandé l'extension de son immunité antitrustLa compagnie US craint des pratiques anticoncurrentielles.Et anticipe des implications sur le marché américain.La demande d'extension d'immunité antitrust déposée par l'alliance Skyteam auprès du Dot (Department of Transport, ministère des Transports américain) vient de susciter la réaction… d'un concurrent.
Vendredi dernier, American Airlines a en effet envoyé au Dot une déclaration officielle afin d'expliquer, arguments à l'appui, pourquoi les autorités devaient refuser d'étendre l'immunité antitrust de Skyteam. Le premier argument d'American est que plusieurs membres de Skyteam (Air France et Delta d'une part, Northwest et KLM d'autre part) disposent déjà de l'immunité antitrust. Or d'après American, la demande de Skyteam concerne une extension de l'immunité à 6 membres de l'alliance (permettant de coordonner complètement leurs opérations et leurs activités à l'international), "ce qui entraînerait une moindre qualité de service et des tarifs plus élevés pour les passagers". La compagnie américaine ajoute que ces effets se font déjà sentir dans les pays avec lesquels les États-Unis ont des accords de ciel ouvert, comme la France ou l'Allemagne, "où la capacité augmente moins rapidement et où les tarifs sont plus élevés" que dans les pays qui n'ont pas de tels accords, comme la Grande-Bretagne et l'Espagne. L'autre point sur lequel American insiste, c'est qu'en cas d'accord du Dot l'immunité serait accordée pour la première fois à deux compagnies américaines. "Ce qui aurait des effets anticoncurrentiels très profonds, en particulier sur le marché domestique", parce que "pour les compagnies américaines les opérations domestiques et internationales sont inextricablement liées". Et American d'ajouter que "sur le marché domestique, Northwest et Delta sont déjà liés à Continental par des accords de code-share". Pour résumer, selon American Airlines, la demande de Skyteam n'ouvre pas de nouveau marché de transport aérien, ne crée aucun nouveau service en ligne majeur, n'encourage pas une nouvelle concurrence entre alliances aériennes et ne génère aucun bénéfice supplémentaire significatif pour les consommateurs. La balle est dans le camp du Dot.
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