Suivez-nous grâce à nos newsletters S'inscrire

Transport

Après Air France, c'est au tour de Lufthansa d'être sauvée

Image

Le redémarrage sera très progressif avec une offre, en septembre, toujours inférieure de 60% à la normale. ©Adobe Stock

Une enveloppe de 9 milliard d'euros a été accordée au premier groupe aérien européen, qui voit l'Etat allemand revenir au capital à hauteur de 20%.
 
Réunis en assemblée générale (AG) le 25 juin, les actionnaires ont très largement approuvé le plan de sauvetage du groupe aérien à plus de 98% des voix. Une majorité des deux-tiers était requise.
 
"On y est arrivé ! Nous allons nous en sortir", a exulté juste après l’AG le président du conseil de surveillance de la compagnie allemande, Karl-Ludwig Kley. Cet aval est "une bonne nouvelle pour plus de 100 000 employés" du groupe, a salué le ministre allemand de l'Economie, Peter Altmaier, pour qui Lufthansa a désormais "la perspective de faire face à la plus grave crise de son histoire".

L’Etat allemand n'interfèrera pas


L'issue de ce vote est restée longtemps incertaine en raison des réserves du principal actionnaire de la compagnie, Heinz Hermann Thiele, un milliardaire allemand. Ce dernier était réticent à l'idée de voir l'Etat allemand acquérir au moins 20% de Lufthansa dans le cadre de ce plan, une première depuis la privatisation complète de la compagnie en 1997.
 
Peter Altmaier a en retour assuré que l'Etat "n'interfèrerait pas dans les affaires opérationnelles" de Lufthansa. La Commission européenne, gardienne de la concurrence, a de son côté annoncé qu'elle validait le projet.
 
Mais même en bénéficiant de l'aide publique, la suite s'annonce compliquée car le redémarrage sera très progressif avec une offre, en septembre, toujours inférieure de 60% à la normale.
 
"Une reprise rapide n'est pas en vue, et nous savons que les conséquences (du coronavirus) auront un impact encore pendant les prochaines années", a expliqué le patron du groupe, Carsten Spohr, estimant qu’une "vaste restructuration" est nécessaire.

16% des effectifs mondiaux supprimés


 
A terme, le groupe, qui a cloué au sol la quasi-totalité de la flotte pendant près de deux mois, aura une centaine d'avions de moins sur ses 763 d'avant la crise.
 
Pour s'adapter à cette baisse prolongée, Lufthansa veut supprimer 22 000 emplois équivalent temps plein, soit 16% des effectifs mondiaux, dont la moitié en Allemagne, et négocie à cet effet avec les syndicats.
 
Mercredi soir, un premier pas a été franchi, avec un accord sur 500 millions d'euros d'économies entre direction et syndicat du personnel navigant. Il prévoit le gel des rémunérations, des départs à la retraite anticipés et des périodes de chômage technique pour éviter des licenciements de stewards et hôtesses de l'air.
 
Un accord "du même ordre de grandeur" est en vue avec les représentants des pilotes, tandis que les discussions pour le personnel au sol sont pour l'instant "décevantes".
 
L'Allemagne n'est pas la seule à remettre au pot pour sauver le groupe aérien et ses filiales. L'Autriche a prévu d'aider Austria Airlines à hauteur de 450 millions d'euros, sans monter au capital. En Suisse, Berne va garantir 1,2 milliard de prêts aux filiales Swiss et Edelweiss, tandis que les négociations se poursuivent en Belgique, où Brussels Airlines est en passe de supprimer un millier d'emplois.

Ryanair saisit (encore) la justice


 
Le plan de sauvetage de Lufthansa n'a pas été du goût de tous et notamment de la compagnie low cost Ryanair, qui a annoncé qu'elle déposerait un recours en justice pour contester le feu vert de Bruxelles, estimant qu'il allait fausser la concurrence.
 
"Jusqu'ici, nous avons fait appel de toutes les décisions de la Commission approuvant les aides des gouvernements aux compagnies aériennes (décidées en raison de l'impact du coronavirus, ndlr) et c'est la même chose pour le feu vert d'aujourd'hui à Lufthansa", a indiqué le directeur juridique de Ryanair, Juliusz Komorek.
 
Ryanair a en effet déjà saisi la justice européenne concernant les aides accordées à la compagnie scandinave SAS et à Air France par leurs gouvernements nationaux respectifs.
 
"La pandémie de coronavirus ne peut pas être une excuse" pour ignorer le droit de la concurrence, a-t-il continué. Il s'est notamment insurgé sur le peu de contreparties demandées à Lufthansa et sur le fait que "le plan d'aide va bien plus loin que la simple résolution d'un problème de liquidité".
 
(avec AFP)
Ryanair Lufthansa

Auteur

  • Céline Perronnet
Div qui contient le message d'alerte

Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Déjà abonné ? Créez vos identifiants

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ? Remplissez les informations et un courriel vous sera envoyé.

Div qui contient le message d'alerte

Envoyer l'article par mail

Mauvais format Mauvais format

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format

Div qui contient le message d'alerte

Contacter la rédaction

Mauvais format Texte obligatoire

Nombre de caractères restant à saisir :

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format