Après les vols TUI, Israël veut ouvrir d'autres lignes charters

Un premier pas important a été franchi avec le géant européen TUI, dont la société Hapagfly a inauguré début novembre son premier vol charter Munich/Tel-Aviv depuis le début de la seconde Intifada, et qui offrira dès février une seconde liaison hebdomadaire. Via sa filiale nerlandaise Isropa, TUI a également repris, fin octobre, le chemin d’Eilat, avec un vol hebdomadaire en provenance d’Amsterdam.
Un retour par la “grande porte”, après cinq ans d’absence, qui coïncide avec celui, plus discret, d’autres opérateurs. Ainsi, le voyagiste suisse Kuoni, assure depuis cet hiver, au travers de sa filiale scandinave Apollo, deux liaisons par semaine sur Eilat en provenance de Stockholm et d’Oslo-Copenhague. Tandis que des vols charters en provenance de Londres et de Moscou, opérés respectivement par Longwood et Phoenix Aviation, atterrissent chaque semaine à l’aéroport d’Ovda. Autant dire que les autorités israéliennes, qui ont négocié pendant des mois le retour de TUI et qui ont mené des tractations similaires avec le britannique First Choice (pour qu’il arbitre en faveur d’une desserte d’Eilat au lieu de Taba), nourrissent de grands espoirs pour la saison à venir.
Lors du dernier World Trade Market de Londres, le ministre du Tourisme israélien, Avraham Hirschon, a indiqué vouloir attirer “150 000 touristes à Eilat, par le biais de vols charters (au nombre de 12 par semaine sur la zone actuellement) au cours de l’hiver 2006-2007”. Soit un doublement du nombre de visiteurs étrangers attendus cette saison dans la station balnéaire de la mer Rouge. Le ministre, qui table sur 2 millions de touristes en Israël en 2005 et sur un million supplémentaire en 2006, s’est engagé à “garantir” le remplissage des nouveaux vols charters. Et il milite activement pour l’ouverture du ciel israélien à la concurrence, considérée comme un dopant pour le secteur touristique.
De fait, face à l’offre très concurrentielle de Hapagfly, avec des billets Munich/Tel-Aviv vendus 340 euros, les compagnies nationales El Al, Arkia et Israir ont dû pour s’aligner tailler leurs prix de 150 à 200 euros sur le même parcours. “Avec des tarifs aériens attractifs sur Israël, nous pouvons proposer aux voyageurs des packages plus incitatifs”, observe Eli Ziv, de l’Association israélienne des établissements hôteliers, qui cite en exemple une offre à 399 euros pour un séjour d’une semaine, vol compris, dans un trois étoiles de la région de Tel Aviv. “S’il se passe la même chose avec la France ou la Grande-Bretagne, cela ne pourra qu’ouvrir le marché !”, affirme-t-il.
Pour autant, les professionnels parient davantage sur un retour progressif en Israël des voyagistes généralistes. “Le retour de TUI est un signe fort qui aura une influence sur d’autres opérateurs, souligne Ami Etgar, directeur de l’Association israélienne des tour-opérateurs, qui prévoit pour 2006 une hausse de 20 % du nombre de groupes organisés en Terre Sainte. Mais il nous manque encore de grands noms comme les Américains Cosmos et Globus.” Sans parler des spécialistes de la croisière, qui ont largement déserté la destination…