Les pistes que les compagnies aériennes françaises voudraient voir mises en œuvre pour restaurer la compétitivité du pavillon national sont connues. La fédération nationale de l’aviation marchande (Fnam) profite de chaque élection présidentielle pour les mettre en avant, au moins depuis l’année 2012.
Le moins que l’on puisse dire c’est que, jusqu’ici, la Fnam n'a vraiment été entendue par la sphère politique. Mais la situation est peut-être en train de changer. Ne serait-ce que parce que depuis l’élection d’Emmanuel Macron, la ministre des Transports a lancé les assises du transport aérien français. Le calendrier de ces dernières ayant pris un peu de retard à cause des différents mouvements sociaux , la Fnam en a profité pour rappeler ses positions. Et notamment que le manque de compétitivité provient essentiellement du cadre social et fiscal français et des taxes et redevances que doivent supporter les compagnies tricolores, mais aussi d’une concurrence déloyale que subiraient les compagnies françaises. De la part de transporteurs du Golfe « subventionnés à hauteur de 50 milliards de dollars sur 10 ans » ou de compagnies européennes « qui profitent d’interstices règlementaires ». Sur ces sujets, comme sur de nombreux autres, comme les coûts liés à la sureté aéroportuaire ou encore la privatisation des aéroports ou les problèmes liés aux passages des frontières.
Si la Fnam profitent donc des Assises pour se faire entendre, elle ne se fait pas pour autant trop d’illusion : « nous ne nous attendons pas à voir arriver le « grand soir » des taxes et redevances cet été » plaisante son président, Alain Battisti. Pour autant, la tenue d’assises étant en soi un geste politique, les transporteurs français espèrent que l’Etat aura de la suite dans les idées et fera des gestes qui s’inscriront concrètement dans le prochain projet de loi de finances et qui se traduiront par des…allégements.