Cinq salariés d'Air France et adhérents à la CGT vont comparaitre vendredi, pour leur participation présumée à l'épisode de la "chemise arrachée" du DRH, devant le tribunal de Bobigny où se tiendra un rassemblement de soutien, dans un contexte social explosif marqué par la radicalisation du premier syndicat français.Au total, 16 salariés sont convoqués devant le tribunal correctionnel : 5 pour "violences en réunion" et 11 pour "dégradations en réunion".
Ce jour-là, la situation avait dégénéré quand des manifestants avaient envahi le comité central d'entreprise au siège d'Air France, partie civile au procès, sur le site de l'aéroport de Roissy. Sous les cris de "à poil, à poil" et "démission", le directeur des ressources humaines, Xavier Broseta, s'était retrouvé torse nu, chemise en lambeaux, avant de s'échapper en escaladant un grillage. Pierre Plissonnier, responsable de l'activité long courrier à Air France, avait été également malmené.Vendredi, une large intersyndicale rassemblant des syndicats de pilotes, d'hôtesses et stewards ainsi que de personnels au sol appelle à se rassembler devant le tribunal de Bobigny dès le début de l'audience correctionnelle à 9heure. L'intersyndicale revendique "l'arrêt des poursuites judiciaires" et le "retrait des procédures de sanction à l'encontre des salariés Sol et Pilotes". Elle demande aussi que le ministère du Travail valide l'avis de l'inspectrice du travail, qui avait annulé le licenciement d'un délégué du personnel CGT. Pour marquer le coup, les syndicats CGT, FO, ainsi que SUD-aérien et Alter, appellent à cesser le travail à Air France vendredi. Très attendu, le procès se tiendra alors qu'après deux mois et demi de manifestations contre la loi travail sans en obtenir le retrait, la CGT s'est engagée dans un bras de fer avec l'exécutif.
Pour prévenir toute violence, un "gros dispositif" policier sera mis en place autour du palais de justice de Bobigny dont le parvis restera inaccessible aux manifestants, a indiqué à l'AFP une source policière, qui table sur la présence d'environ 800 manifestants mais ne s'attend pas à voir affluer des "casseurs". Le jugement sera mis en délibéré. Les prévenus poursuivis pour "violences" encourent jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.