Combiner le train et l'avion, ça marche !

Souvent lorsqu'on évoque le train et l'avion, on se réfère au match qui oppose le fer et l'air - pour ne pas dire la SNCF et Air France - sur le marché français. Pourtant, l'intermodalité (le fait d'associer ces deux modes de transport) est une réalité qui, en outre, connaît un fort développement. La direction des affaires stratégiques et techniques de la DGAC vient d'ailleurs de produire une note, synthèse d'une enquête(*) sur le sujet. On y apprend que sur la seule plate-forme de Paris CDG, 1,8 million de passagers en correspondance TGV/ avion se sont ajoutés, en 2005, aux 8,3 millions de passagers en correspondance avion/ avion. Pour mémoire, rappelons que selon les précédentes enquêtes, les passagers en correspondance fer/air étaient 1,6 million en 2002 et 900.000 en 1999. Qui sont ces voyageurs ? Dans la majorité des cas – environ 60%–, il s'agit de voyageurs long-courrier (24% pour l'Amérique du Nord, 6% pour les Caraïbes et l'Amérique latine, 19% pour l'Asie-Pacifique) qui sont également, pour les deux tiers, des passagers "loisirs". A contrario, on notera que si 37% des passagers air/fer font du moyen-courrier, ils entrent plutôt dans la catégorie des voyageurs d'affaires. En revanche, seuls 3% des adeptes de l'intermodalité sont des passagers du réseau métropole. D'ou viennent-ils ? Pour 30% d'entre eux, ils utilisent le réseau ferré Méditerranée (Montpellier, Avignon, Marseille…) et Sud-Est (Lyon, Valence, Dijon…), 38% les réseaux Ouest (Rennes, Nantes, LE Man…)
et Sud-Ouest (Tours, Angers, Poitiers, Bordeaux…), 20% le réseau Nord (essentiellement Lille) et 12% Bruxelles. Qu'est-ce qui les pousse à choisir le train ? C'est d'abord le gain de temps (40%), puis le coût (39%), l'absence de liaisons aériennes (34%), la proximité entre la gare et la destination finale (26%) et le confort (19%). De fait, 92% des pax interrogés se sont déclarés satisfaits de leur voyage en train.
(*)TNS Sofres a réalisé une enquête pour le compte de la DGAC fin 2005 à Roissy CDG et Lyon Saint-Exupéry. Au total, 5.211 personnes ont été interrogées en gare après leur trajet aérien (ce qui affecte peu les résultats puisque 80% utilisent les mêmes moyens de transport à l'aller et au retour).
Intermodalité : encore des efforts à faire sur les bagages et billets
A n'en pas douter, l'association des transports ferré et aérien est appelée à se développer. D'abord, 95% de ceux que la DGAC a fait interroger se déclarent "prêts à recommencer". Par ailleurs, l'analyse livrée avec l'enquête explique qu'un passager sur quatre a déjà effectué ce même trajet, "ce qui tend à montrer que cette pratique est bien acceptée". Pour autant certaines améliorations sont attendues par les adeptes de l'intermodalité. D'abord un développement de l'offre ferroviaire : en 2005, 27 rames en moyenne ont desservi l'aéroport de CDG, contre seulement 20 en 2000 (quand le TGV Med n'était pas encore en service). Les choses vont dans le bon sens, puisque avec la mise en service du TGV Est en juin 2007, l'offre devrait passer à 31 rames par jour en moyenne à Roissy. Si on ajoute les autres projets comme les LGV Bretagne Pays de la Loire ou Tours-Bordeaux… Les estimations du nombre de passagers TGV/avion à Paris CDG sont ainsi de 4,3 millions en 2020. En matière de billets, il semble également exister des marges de progression. Aujourd'hui, encore 88% des passagers utilisent des billets séparés, "pour la plupart par méconnaissance des billets groupés". En outre, l'enregistrement des bagages de bout en bout apparaît comme un service extrêmement demandé (par 83% des sondés). Rappelons qu'aujourd'hui huit compagnies ont signé des accords avec la SNCF autour du produit TGVair : Air Austral, Air France, Air Tahiti Nui, American, Cathay, Continental, Qatar Airways et
United.