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Transport

Corsair : cap sur la restructuration

Intro Aviation, entreprise allemande d’investissement, de conseil et de gestion spécialisée dans l’univers du transport aérien est le nouvel actionnaire majoritaire de Corsair International. Ce spécialiste du redressement et de la revente de compagnies aériennes (LTU International Airlines, DBA…) basé à Hanovre succède donc au groupe TUI comme principal propriétaire de la compagnie française. L’entreprise allemande se refusant à toute communication de données financières (chiffre d’affaires, résultats, dettes, etc…), l’opération a de quoi interroger.

 
Aujourd’hui, l’actionnariat de Corsair est donc partagé, via la holding irlandaise Diamondale, entre Intro Aviation (53%), TUI (27%) et un trust représentant les salariés de la compagnie (20%, ce qui leur donne droit à avoir un siège au conseil d’administration de Corsair). L’opération, dont les modalités précises n’ont pas été révélées, inclut une recapitalisation de Corsair par TUI à hauteur de 35 millions d’euros et la reprise en propriété par la compagnie de ses 3 Boeing B 747 (coques et moteurs). Ce qui conforte la trésorerie qualifiée de « confortable » de la compagnie.
Gage de stabilité à moyen terme, tant Intro Aviation que TUI se sont engagés à conserver leur participation dans Diamondale durant les prochaines 3 années (Intro Aviation étant prioritaire pour acquérir, à un prix fixé à l’avance, la participation de TUI à partir de la 4e année).
Côté gouvernance, pour le moment rien ne change chez Corsair, avec notamment le maintien de Pascal de Izaguirre aux commandes de la compagnie.
Idem en ce qui concerne les garanties données aux salariés : Intro Aviation s’engage à ce que rien ne change durant 24 mois : Pas de réductions de salaires, pas de suppressions de postes, pas de changements d’accords collectifs, pas de transfert de personnels en mode sous-traitance.
Ce qui qui devrait changer en revanche, c’est la flotte. Identifiée par les parties prenantes comme étant le véritable maillon faible de l’entreprise (B747 très gourmands en kérosène, cohabitation d’Airbus et de Boeing), elle va faire l’objet d’une profonde rationalisation.
L’idée étant de sortir les B747 d’ici 2021 et d’opérer 13 Airbus A330 d’ici 2023. Un contrat bail pour 3 Airbus A330 Neo a d’ores et déjà été signé le 15 mars dernier pour mise en service d’ici 2021 (un investissement qui fait l’objet d’une clause de confidentialité entre TUI et Intro), trois autres devrait arriver durant la même période.
Avec ces avions, les nouveaux patrons de Corsair entendent rationaliser et densifier le programme de vols. Sur ses destinations historiques (Dom) ou, par exemple, en annualisant la desserte de Montréal ou en retournant se poser à Miami. Évidement d’autres routes sont d’ores et déjà à l’étude.
L’intégration des premiers nouveaux appareils à la flotte de la compagnie devrait grosso modo correspondre au moment où les parties prenantes seront libérées de leurs engagements de trois ans. On saura donc à ce moment-là si Intro Aviation entend rester impliquée à plus long-terme dans la compagnie française. Ou pas.
 

Auteur

  • Mathieu Garcia
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